Quand Twitter shoote son écosystème

Quand Twitter Shoote Son Ecosysteme

Il y a quelques mois déjà, nous vous parlions de l’oAuthcalypse de Twitter, une opération pendant laquelle Twitter a enlevé la vie à des centaines (voir des milliers) d’applications en abandonnant complètement le « basic auth » (identification aux serveurs de Twitter à laquelle tout développeur pouvait se connecter anonymement). De ce fait, les développeurs eurent le choix de 1. Accommoder leurs applications en fonction du nouvel oAuth API, ou mourir.

Il y a deux semaines, il y eut un grand roulement de tambour sur la blogosphère pour accompagner l’annonce que Twitter avait fermé l’accès à ses APIs à Twidroyd et UberTwitter (toutes des applications appartenant à UberMedia, qui possède également Tweetdeck), manifestement parce que ces applications ne respectaient pas les CGU de Twitter. Raisons officielles:

Pour entre autres le non respect de confidentialité des Direct Messages de plus de 140 caractères, la contrefaçon de marque et la modification du contenu des tweets des utilisateurs afin de faire de l’argent.

L’histoire des 140 caractères est dûe à la fonctionnalité Twitlonger qui permettait effectivement de s’affranchir de la limite de 140 pour écrire un DM à quelqu’un (fonctionnalité qui a donc été abandonnée depuis). L’histoire de la contrefaçon de marque concerne UberTwitter (pour l’inclusion du nom de la marque Twitter dans son nom), application qui a donc dû être renommée UberSocial. Par contre, nous n’avons eu aucune preuve que les applications interpellées avait « modifier le contenu des tweets pour faire de l’argent », des accusations qui sont tout de même lourdes de conséquences et méritent preuves à l’appui.

Jeudi dernier, ce fut au tour de TwapperKeeper de se voir bannir l’accès aux APIs Twitter. Twitter ne tolère pas que l’application permette aux utilisateurs de sauvegarder et d’exporter leurs tweets. Cette fonctionnalité clé de l’application a donc dû être abandonnée, ce qui signe probablement la fin de Twapperkeeper.

Le hic dans toute cette histoire, c’est que si Twitter prétend juste faire un peu de ménage dans son écosystème, il n’en reste pas moins que 2 des applications touchées appartiennent à Ubermedia. En finalisant l’acquisition de Tweetdeck, il se trouve qu’Ubermedia a pris le contrôle sur 20% des tweets transitant par l’API Twitter. Ainsi, en « shootant » les applications d’Ubermedia, Twitter s’est permis deux choses:

  1. Affaiblir un partenaire qui commence à avoir trop d’emprise.
  2. Récupérer sur sa propre application mobile tous les utilisateurs qui se sont vu coupés des applications Ubermedia.

Le plus gros risque se trouve du côté des développeurs – le plus gros vecteur de croissance de la techno Twitter – qui se retrouvent dans la situation de plus en plus inconfortable de voir les têtes de leurs concurrents tomber les unes après les autres, un peu à leur profit, mais surtout au profit de Twitter.