Google shoote ses flux RSS

google starwars

Google+ fut le plus gros projet (côté front) que Google a entrepris jusqu’ici, l’intégration du produit ayant provoqué la refonte de presque tous les autres. Conçu pour concurrencer Twitter et Facebook, Google+ se concentre sur les nouvelles technologies du Web et abandonne au passage le RSS. On observe ça et là que des boutons RSS disparaissent, sans que les équipes techniques de Google ne préviennent leurs utilisateurs au préalable. Qu’en est-il? Le leader du Web est-il en train de tuer l’atom?

Google My Maps

A l’époque, il était possible de s’inscrire aux modifications d’une carte Google My Maps (service de création de cartes par Google) par RSS: typiquement, dès qu’on ajoutait des marqueurs sur sa carte, ça générait de nouvelles actualités dans le flux RSS. Je suis retourné il y a quelques jours sur mon compte My Maps avec l’espoir de réaliser un petit hack sympa avec le flux d’une carte et un WordPress, seulement pour me rendre compte que les flux avaient disparu. L’export en KML est toujours là, mais plus de flux RSS. Il se trouve que Google a éteint cette fonctionnalité en douce en avril 2011, pensant que personne n’allait remarquer. Après un mois d’attente, voici ce que Google a finalement annoncé:

This is actually not a bug. Due to low usage, the decision had been made to deprecate the feature. Apologies for not reaching out to you all sooner about the change.

I’ve passed along this thread to the product team, to show your enthusiasm for this particular feature in case they reconsider this change down the road. So a big thank you to everyone for speaking up in this thread.

A few of you have mentioned workarounds — i.e., using the KML output and converting it to GeoRSS using a variety of methods — and these should work just fine.

Google Reader

Autre exemple en date: Google Reader a subi courant novembre 2011 le changement de design que Google a opéré sur une majorité de ses produits. Le changement le plus remarqué fut la disparition de l’option « share » qui permettait aux utilisateurs de facilement créer un flux RSS de lectures à partager. Néanmoins, les utilisateurs furent moins nombreux à remarquer qu’une autre fonctionnalité avait aussi disparu: avec Google Reader, il était possible de créer des catégories de flux RSS (folders) ET d’en obtenir un flux RSS sortant en allant dans les options et en cochant la case « share publicly ». En d’autres termes, on pouvait créer toutes sortes de nouveaux flux RSS avec Google Reader, et cette fonctionnalité n’existe plus aujourd’hui.

Google Plus

Bien sûr tous ces changements, nous les devons au besoin de Google de nous faire adopter Google+. Twitter et d’autres le font aussi. Le problème avec les flux RSS, c’est qu’ils ne sont pas très social-friendly: il faut connaître les lecteurs RSS pour les lire, et la plupart des lecteurs n’offrent pas de fonctionnalités de partage avancées. Google préfère aujourd’hui que votre lecteur de flux RSS soit votre compte Google+, et que votre bouton d’inscription à un nouveau flux soit le « add to circle » de Google+, ce qui n’est pas dénué de bon sens.

D’autres indices de cette tendance:

  1. Google Search n’a jamais proposé de flux RSS pour ses recherches universelles
  2. Youtube a toujours été très discret avec ses flux RSS
  3. Google Spreadsheets a imposé une limite en novembre 2011 sur le nombre de flux RSS que l’on peut importer dans une grille (IMPORTFEED)
  4. La fonction de suivi par flux RSS d’une grille Google Spreadsheets semble également se faire de plus en plus timide
  5. Des flux RSS pour les profils Google+ existent, mais ils ne sont pas mis en avant, leur utilisation n’est pas suggérée.
  6. Feedburner n’a plus évolué depuis 2005 (année de rachat par Google), si ce n’est l’intégration avec Adsense

L’inscription par flux RSS n’est clairement plus la grande priorité de Google pour connecter les internautes avec le Web: Le social web a eu le dernier mot, le subscribe by RSS va mourir, remplacé par les share/RT/follow/like/add to circle/… qui symbolisent l’écrasement complet de la version 1.0 du Web par la version 2.0.