Fake news et faillite du journalisme

Les fake news mettent en faillite un journalisme déjà en crise depuis l'avènement du Web. La confiance chute, le chaos médiatique s'installe.

L’expression « fake news » désigne la communication intentionnelle d’une fausse information ou d’une information falsifiée au grand public, par divers moyens d’information. Aujourd’hui, elles font partie d’un grand mouvement à l’échelle mondiale ayant un impact très vite répandu, mais à quel prix ? Le phénomène n’est pas sans conséquence sur la notoriété reconnue aux médias.

Les « fake news », un phénomène lié à la multiplicité des médias

Les fake news sont partagées, elles se propagent à grande vitesse et sont crues. La multiplication des sources d’informations pourrait être désignée comme étant à l’origine de ce phénomène. Paradoxal, mais d’une logique implacable, le point de départ est « l’excès de confiance » que l’individu place à l’égard d’une information.

Celui-ci surévalue la qualité de l’information et la véracité des sources auxquelles il a accès. Cependant, les sources d’information sont multiples et variables. Son excès de confiance est d’autant plus alimenté lorsque le sujet est mis face à différentes ressources. Sa conviction personnelle est renforcée, il consulte alors une même information de la même source plusieurs fois et aura la sensation d’en avoir accumulé plusieurs, sans avoir conscience de l’absence de diversité. Aussi, bien que les informations soient nombreuses, les croyances fausses ne vont pas disparaître. Au contraire, elles vont prendre une plus grande ampleur, car à travers l’excès de confiance, elles seront encrées.

Et pourtant, statistiquement parlant, la fiabilité d’une information est restreinte en fonction de la diminution des sources d’informations.

Les « fake news », une atteinte directe à la confiance portée aux médias

Depuis 1987, l’Institut Kantar réalise pour le quotidien La Croix une étude pour mesurer la confiance accordée aux médias par les Français. Cette année les résultats ne sont pas concluants, l’intérêt pour l’actualité est en chute et ceux qui restent connectés aux nouvelles sont réticents quant à l’authenticité des informations véhiculées par les médias. Cette diminution de la crédibilité est surtout constatée envers les informations récoltées sur le web. Et pourtant, si la plupart déclarent leur réticence envers les informations issues des réseaux sociaux, c’est néanmoins dans cet environnement que se développent le plus rapidement et le plus efficacement les fake news.

Selon certaines personnes interrogées, leur aspiration est de voir les médias s’affranchir de toutes les pressions politiques pour leur instaurer une indépendance et un véritable rôle démocratique.

Le Classement de la liberté de la presse 2017, publié par RSF met la France en 39e position, un gain de place constaté. Et pourtant, la réalité en est autre. La situation des journalistes se détériore, notamment à cause de la réduction significative de la crédibilité qui leur est accordée.