La Smart City dessine les futurs modèles de démocratie participative

Réflexion sur la portée des smart cities dans l'organisation sociale, politique et économique des villes. Comment se définit et interagit le eCitoyen dans smart city ?

Quel est le rôle de la smart city à l’heure des révolutions sociales ? Les transformations profondes que subissent les sociétés humaines, à l’ère du numérique, ne permettent pas d’occulter une problématique aussi prégnante. La naissance d’un univers numérique représenté par le cybermonde impacte décisivement sur les rapports de pouvoirs entre gouvernants et gouvernés. La faible participation aux consultations électorales, particulièrement municipales, dénote du peu d’intérêt et de la crise de confiance entre-deux fondamentaux du système politique : les citoyens ordinaires et citoyens politiques.

La smart city ne doit pas être réduite à l’image d’une simple ville intelligente, aux habitants et infrastructures interconnectés. Le fait est que l’on assiste à un décloisonnement qui tient tant du fait de l’inexistence de frontières dans le cyberespace, mais aussi des antagonismes pluriels. Deux acceptions de l’État-Nation s’opposent : l’une renvoyant à la puissance publique de pleins pouvoirs, l’autre affirmant la souveraineté reconquise du citoyen dans son individualité. S’il y a bien un pouvoir que le cybermonde donne, c’est celui de pouvoir disposer de soi. Dès lors, on n’existe plus par les autres, mais par le simple fait de son identité numérique.

Les rapports de pouvoir dans la smart city

La conception de la smart city révèle un fait encore plus intéressant de la révolution de la citoyenneté. N’étant plus conditionné par une seule culture, le citoyen se retrouve dans un jeu de déconstruction et reconstruction où les influences d’ailleurs ont toute leur place. La continuité géographique devient, dès lors, une considération désuète, dénuée de tout sens. De facto, les rapports de pouvoir évoluent, et prennent la forme de vastes mouvements. Les contestations ne sont alors plus contrôlables par le seul fait de la puissance publique : la donnée numérique devient le nouveau maître du jeu.

Considérées sous l’angle de la citoyenneté, les données numériques et leur utilisation deviennent un enjeu de gouvernance publique de biens privés. La question bouleverse fondamentalement le partenariat social qui lie les citoyens entre eux et avec les gouvernants. L’usage des données personnelles devient, en somme, la question centrale à traiter pour jeter les nouvelles bases des rapports entre sociétaires : privés, citoyens ordinaires et pouvoir public.

La démocratie à l’heure du numérique

Il est clair que l’évolution des rapports de pouvoirs, à l’aulne des smart city, refonde les élans et aspirations démocratiques des citoyens. Participer autrement et faire entendre sa voix ne se fait plus forcément par la voie des urnes et du bulletin secret. L’internet y met du sien, et permet au citoyen de contribuer à la gestion de la chose publique. Son individualité intègre celle des autres, sans s’y confondre. On assiste, ainsi, à une nouvelle ère, où la force publique n’est considérée comme telle que parce qu’elle est le fait de citoyens actifs.

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