Rome : La ligne C regorge de trésors archéologiques

Les travaux de construction de la ligne C à Rome ne peuvent avancer en raison des multiples découvertes archéologiques engendrées.

Décidée en 1990, la construction de la ligne C du métro de Rome ne débute qu’en 2006. Depuis les travaux n’en finissent pas de finir et ne seront peut-être jamais achevés. En cause, le sous-sol romain qui regorge de trésors archéologiques plus exceptionnels les uns que les autres. « Donnez un coup de pioche n’importe où et vous trouverez une amphore » est une expression typiquement romaine qui enchante les archéologues, mais agace profondément les ingénieurs du métro qui doivent interrompre les travaux à chaque découverte pour laisser place aux fouilles archéologiques.

Ainsi en mai 2016, les ouvriers de la ligne C ont annoncé avoir mis au jour, à 9 mètres de profondeur, les vestiges d’une caserne militaire datant du 2ème siècle après Jésus-Christ et qui abritait la cavalerie de l’Empereur Hadrien. Pas moins de 39 pièces décorées de fresques et de mosaïques ont dévoilé leur beauté issue de l’Antiquité. En juin 2017, nouvelle découverte d’une exceptionnelle rareté: une maison, datant également du 2ème siècle après Jésus-Christ et ayant subit un incendie qui a tout vitrifié, fresques, meubles, ustensiles, a conservé son plafond dont les poutres et les clous sont encore visibles. Le chantier, dont il faut sans cesse modifier les plans, intègrera ces merveilles archéologiques et fera de la ligne C du métro de Rome, le « métro le plus beau du monde ».

Cependant, ces retards à répétition ont un coût. Le budget de 3 milliards d’euros, pour 30 stations, initialement prévu atteint dorénavant au moins 4 milliards, pour un métro qui, au lieu de traverser Rome, s’arrêtera sûrement avant le Colisée, fragilisé par plusieurs tremblements de terre et que les travaux du métro ne pourraient qu’aggraver. À cela s’ajoute un imbroglio politique entre la mairie de Rome qui veut préserver coûte que coûte le sous-sol archéologique et les ingénieurs soupçonnés de corruption et de surfacturation afin de terminer cet interminable chantier.

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