Une mauvaise passe pour Airbnb

Airbnb, la plateforme américaine de location de logements entre particuliers, s’en sort à peine de quelques semaines particulièrement difficiles. Jeudi 31 octobre, cinq personnes ont été assassinées dans une fusillade à Orinda, Californie. Le scénario de telle tragédie ? Un logement loué sur Airbnb.

Airbnb, la plateforme américaine de location de logements entre particuliers, s’en sort à peine de quelques semaines particulièrement difficiles. Jeudi 31 octobre, cinq personnes ont été assassinées dans une fusillade à Orinda, Californie. Le scénario de telle tragédie ? Un logement loué sur Airbnb.

La fusillade a eu lieu lors d’une fête d’Halloween annoncée et diffusée par internet sous le nom de « Fête au manoir ». Michael Wang, lo locataire, avait loué sa propriété a une jeune femme qui prétendait organiser une réunion intime avec 12 personnes. Wang avait installé au préalable plusieurs caméras de surveillance et, se connectant au « Ring » de sa porte principale, avait été avisé de l’entrée de plus de 100 individus. Au même temps, les voisins des Wang portaient plaindre du bruit inusuel et les forces de l’ordre furent convoquées. Un bilan tragique les attendait : 5 personnes d’une vingtaine d’années mortes, et une dizaine de blessés.

Lors d’un entretien reporté par The Guardian quelques jours, après leurs familles ont critiqué non seulement l’inéfficacité policière, mais une couverture médiatique biaisée, étant donné que la plupart des assistants et des victimes étaient d’origine afro-américaine. À son avis, les discours des médias avait été soutenu sur l’idée qu’une rencontre entre jeunes noirs entraîne forcément des issues violentes. Ils ont attribué cette réaction au racisme qui prévaut dans la société américaine.

Suite au fracas médiatique, le CEO et fondateur de Airbnb, Brian Chesky, annonça via twitter que le bail de propriétés pour des « fêtes à la maison » était désormais interdit. Le mercredi suivant il présenta une stratégie qui comprend, entre autres démarches, la révision exhaustive des 7 millions de maisons et habitations louées sur la plateforme avant le 15 décembre 2020. De plus, il s’est engagé à créer une ligne d’urgence 24/7 pour les voisins des propriétés Airbnb avant la fin de l’année en cours. Malgré l’embarras des récents événements, le CEO se montre optimiste.

Cependant, ce n’est pas la première fois que des incidents pareils ont touché la plateforme. Seulement en 2019, 23 fusillades ont eu lieu lors de fêtes organisées dans des propriétés Airbnb.

D’autre part, le jour même de l’attaque, l’agence de communication Vice éditait un article signé par la journaliste Allie Conti et titulé « J’ai accidentellement découvert une arnaque nationale sur Airbnb » (« I Accidentally Uncovered a Nationwide Scam on Airbnb »). L’écrit démasquait une arnaque tendue par des utilisateurs de Airbnb qui auraient profité des vides juridiques de la plateforme.

Après avoir vécu une mauvaise expérience à Chicago louant une propriété à « Becky et Andrew », la journaliste avait décidé d’enquêter davantage sur ses hôtes. Contie s’est mise en contact avec d’autres utilisateurs qui avaient aussi été trompés par « Becky et Andrew » ; elle étudia également les profils des hôtes qui montrant une certaine affinité avec ce profil, du type « Kelsey et Jean », « Alex et Brittany » ou « Kris et Becky », tout en informant la plateforme de ses enquêtes. Elle avait tombé sur un vaste réseau d’entrepreneurs de biens immobiliers organisés pour profiter des chercheurs de logement sur Airbnb. Lorsque son article et les conclusions qu’elle en avait tiré furent publiés sur Vice, la plateforme a été contrainte de réagir.

Les entreprises de consommation dite « collaborative », comme Airbnb, Uber, Deliveroo ou BlaBlaCar sont rapidement devenues une concurrence difficile pour les compagnies de logement traditionnelles. Cependant, la plupart d’entre elles n’est pas sujet aux mêmes termes juridiques.

Cependant, les services qui nous sont fournis au bout des doigts sur les apps de nos portables font déjà partie de notre quotidien, et nous avons peut-être développé une forte dépendance à leur égard. Contie finit son texte en soulignant que, malgré sa mauvaise expérience, elle continuera d’utiliser le service, puisqu’il s’agit pour elle de la seule option abordable de voyager. Sommes-nous soumis aux dictats de la technologie ?

 

Source de l’image : nyt.com