Crash d’un avion ukranien en Iran : 176 victimes mortelles

Journée de terreur à Téhéran. Mercredi 8, un avion urkanien avec 176 passagers s'est effondré juste après le décollage.

Journée de terreur à Téhéran. Mercredi 8, un avion avec 176 passagers s’est effondré juste après le décollage. L’engin, un Boeing 737-800 de la compagnie Ukraine International Airlines dans la route Téhéran – Kiev s’est écrasé à presque 50 km de l’Aéroport Imam Khomeini. Aucune personne à bord reste en vie, reporte l’agence iranienne Isna.

D’après Mohammad Taghizadeh, fonctionnaire de la province de Téhéran, les 9 membres de l’équipage et les 168 passagers ont péri. Le personnel du gouvernement se trouve toujours sur place pour récupérer les corps. 15 enfants se trouvent parmi les victimes.

Visiblement ému, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, s’adressait à sa population ce jeudi 9 pour informer que « Au moins 63 Canadiens étaient à bord et au total 138 passagers sur ce vol se rendaient au Canada ». À son tour, Vadym Prystaïko ministre des affaires étrangères ukrainien complétait la liste des victimes : 82 Iraniens, 11 ukrainiens (d’entre eux, les 9 membres de l’équipage), 10 suédois, 4 afghans, 3 allemands et 3 britanniques.

Selon le rapport initial de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO), l’avion avait fait demi-tour après qu’un feu dans l’engin s’est initié à mi-vol. « L’avion a disparu des radars après avoir atteint une altitude de 2400 mètres », continuait le communiqué. La ligne aérienne responsable communiquait que l’avion avait été « fabriqué en 2016 » et reçu « directement de l’usine ». Il aurait subi et passé son dernier contrôle technique à peine deux jours avant l’incident. Depuis, Ukraine International Airlines a suspendu la route Téhéran – Kiev.

Un autre vol, le LH600 de Lufthansa en provenance de Francfort, fut redirigé de son trajet vers Téhéran. Plus tard, la ligne allemande, ainsi que Austrian Airlines, ont suspendu ses routes en sol iranien. Pour sa part, la Suède a interdit les vols de Iran Air de son espace aérien.

À la suite, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a émis une mise en garde contre les vols à basse altitude dans les espaces aériens iranien et irakien, déconseillant la descente à plus de 7600 mètres au-dessous de la région. En conséquence, KLM Air France,  Norwegian, Alitalia, Quantas, Gulf Air et plusieurs lignes aériennes de Vietnam, Singapour, Malaisie et Canada, ont annoncé soit l’interruption où la redirection de ses routes passant sur l’Iran et l’Irak. Les vols de Turkish Airlines, Emirates, Qatar Airways et Aeroflot resteraient sans modification pour le moment.

La tragédie du vol PS-752 survient dans un contexte de tension politique internationale qui a pour origine l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les forces d’intelligence américaines vendredi 3 janvier dernier, à Bagdad­. Au début de cette semaine, l’Iran répondait avec des tirs de missile sur les bases des États-Unis en Irak. Les gouvernements du monde sont depuis en alerte face à l’escalade des agressions dans la région.

Cependant, le gouvernement iranien a refusé jusqu’à maintenant toute remise des boîtes noires à Boeing, bien que l’Iran n’ait pas les capacités techniques de les analyser. Cela pourrait supporter la version des faits que certains dirigeants et médias occidentaux argumentent. D’après eux, le crash serait dû à une frappe de missile iranien.

Dans la même conférence de presse à Ottawa où il déclarait le deuil national, Justin Trudeau ajoutait que, d’après les informations de ses alliés « l’avion a été abattu par un missile sol-air iranien », bien qu’il reconnût que « cela pourrait avoir été accidentel ». Pour le président américain Donald Trump, l’incident provoque des soupçons. « J’ai le sentiment que quelque chose de terrible s’est passé. (…) Peut-être c’était un accident ». Les États-Unis auraient dès lors remis des « données importantes » au gouvernement ukrainien, qui poursuit ses propres enquêtes en sol iranien. À son tour, la Commission européenne a annoncé qu’elle fera de même.

Le même jour, une vidéo prise la nuit du drame s’est diffusée en ligne montrant le moment ou l’appareil prenait feu. Pour certains, ceci serait la preuve ineffable d’une frappe directe, bien que l’Iran se soit dépêché à désestimer ces rumeurs,