Activité intense à Canal+ pendant le confinement

Semaine de nouvelles concernant le groupe crypté qui est en activité intense depuis le confinement des français.

Semaine de nouvelles concernant le groupe crypté qui est en activité intense depuis le confinement des français. D’une part confronté aux dénonces de ses concurrents et des autorités, et d’autre à l’origine de controverses d’ordre financier, les décisions récentes de Canal+ font exemple de la situation des médias dans le contexte de la crise sanitaire.

 

TF1, M6 et France Télévisions freinent le passage au clair de Canal+

Le 16 mars, un tweet signé par le PDG du groupe privé, Maxime Saada, annonçait la mise au clair de toute la grille de Canal+ pour apaiser les esprits des français face au confinement. Bien évidemment, la décision a été bien reçue par le public, comme le révélait le baromètre CSA (Consumer Science & Analytics) a placé Canal+ à la tête de son recensement hebdomadaire des « initiatives solidaires les plus appréciées » .

Au déplaisir des spectateurs, l’offre s’annulait à compter du mardi 31, deux semaines après son commencement, après que les autorités élargissent la période de restrictions à la mobilité jusqu’au 15 avril. Le groupe audiovisuel le résumait ainsi sur Twitter :

« Après 15 jours en clair, et malgré votre enthousiasme, CANAL+ doit repasser cette nuit en crypté. Merci à toute la filière cinéma de nous avoir permis de vous accompagner dans les premiers jours de ce confinement. Le clair s’arrête mais le confinement continue. Restons chez nous. »

Cependant, l’interruption n’a pas été une décision libre de la chaîne mais une qui était issue des plaintes de la concurrence et des organismes de contrôle de diffusion. Trois jours après que Canal+ passe au clair, TF1 et M6 ont porté plainte des actions du groupe privé au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

A la suite, l’organisme déterminait que la gratuité temporaire des chaînes de Canal+ devait finir au plus tard à la fin mars, argumentant qu’ils n’avaient pas été notifiés au préalable de l’opération et que celle-ci pourrait « altérer l’équilibre entre les chaînes payantes et les chaînes gratuites ». Depuis, un boycott contre TF1 et M6 a été appelé sur Twitter avec les hashtags #BoycottTF1 et #BoycottM6.

L’ordre du CSA obligeait aussi à Canal+ de limiter son passage au clair à la chaîne principale, dès le 21 mars. De plus, la controverse était aussi question d’un non-respect de la chronologie des médias, signalé par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). D’après la législation en vigueur, les chaines gratuites devraient attendre entre 22 et 30 mois pour retransmettre un film passé au cinéma, contre 8 mois pour les chaînes privées.

Canal+ aurait donc enfreint les règles des droits de diffusion durant la période de son passage au clair, fait qui a été signalé par France Télévisions cette même semaine.

Jeudi 2 avril, le groupe public dénonçait que Canal+ avait transmis des contenus en gratuité plusieurs mois (voir années) avant qu’ils été permis d’apparaître en clair. D’après ses arguments, France TV aurait alors perdu de potentiels spectateurs à ce moment.

Également, la chaîne gratuite signalait que l’offre de Canal+ avait mis en marche une « concurrence déloyale » entre France TV et le groupe privé. Dans un mail dirigé au PDG de la chaîne cryptée, les plaintifs ont demandé une réparation financière, justifiée sur le fait de que Canal+ avait diffusé « des œuvres pour lesquelles vous ne disposiez pas des droits en clair »

 

Le groupe privé, en controverse avec la LFP

Comme la plupart des activités sportives, la Ligue 1 est à l’arrêt depuis le début de la crise sanitaire en France. Canal+ et beIN Sports détiennent actuellement les droits de retransmission de ce sport, pour un comptant de presque 760 millions d’euros pour la période de 2016 à 2020. Perdues les émissions des matchs prévus (et les recettes qui viennent avec elles), les deux groupes ont depuis décidé de ne pas verser les frais des droits de diffusion à l’organisme sportif.

Dans ses déclarations, le patron de Canal+ commentait qu’il n’était « pas envisageable que nous payions les échéances à venir », lors qu’ « aucun match ne peut être joué et, par suite diffusé sur nos antennes ». De l’autre côté, la Ligue de football professionnel (LFP) marquait sa surprise, puisque le groupe « n’a payé à date que 375 millions d’euros sur les 558 dus, soit 67 % du produit ». « Canal nous doit donc 6,5 % du montant global soit 35 millions d’euros hors taxes », assura aussi l’instance.

Après les dernières négociations, le groupe privé était censé payer 550 millions d’euros par an pour diffuser les rencontres. Désormais, Canal+ a suspendu le versement attendu pour le 5 avril, soit 110 millions d’euros, en plus des 42 millions de beIN Sports que la LFP n’arrivera pas à voir sur ses comptes.

Déjà en chômage partiel de ses joueurs et son personnel, les clubs seront sans doute affectés par la décision de la chaîne qui, pour sa part, argumente « la survie de l’entreprise ».

 

20h solidaire, en appui aux services médicaux

Suivant l’exemple d’autres émissions et groupes tels que Ce soir chez baba, qui récoltait 20 000 euros pour la Fondation des Hôpitaux de Paris et de France, et les 4 millions d’euros de l’appel au don réalisé durant Ensemble avec nos soignants, Canal+ versera une partie ses recettes publicitaires en appui aux services médicaux français.

Il s’agit d’une initiative que durera une semaine, d’après les informations de puremedias, à partir du lundi 6 avril pour toutes les émissions des antennes Canal+, C8, CNews et CStar, transmises à 20h00. L’opération « 20h solidaire », sera réalisée via la filiale Brand Solutions, et bénéficiera la Fondation de France, qui opère en lien avec l’Institut Pasteur et l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.

Outre France Télévisions et Canal+, les groupes TF1 et M6 ainsi que les youtubeurs McFly et Carlito, ont mis en œuvre divers appels au don ces derniers jours pour la Fondation de France et les hôpitaux.

 

Source de l’image : latribune.fr