Affaire Wirecard : Markus Braun, libéré sous caution

Mardi, M. Braun était libéré sous caution contre le versement de 5 millions d’euros, d’après les informations du parquet de Munich.

Semaine compliquée pour la société allemande Wirecard. Jeudi dernier, au même temps que la compagnie annonçait qu’elle serait à nouveau incapable de publier ses résultats financiers pour 2019 faute à la validation de son cabinet d’audit, les actions de Wirecard AG ont chuté en question de minutes à la bourse de Francfort.

Markus Braun, son PDG depuis 2002, a dû quitter son poste un jour après que le scandale fut connu et s’est fait arrêter au début de cette semaine par les autorités allemandes sous « suspicion de fraude comptable et de manipulation de marché ». Mardi, M. Braun était libéré sous caution contre le versement de 5 millions d’euros, d’après les informations du parquet de Munich.

Hélas, le mal était déjà fait pour l’entreprise de règlement de paiements électroniques. Au cours des derniers dix ans, la firme avait parvenu à se positionner avec force dans la scène fintech internationale et était souvent inscrite dans le top 30 des sociétés allemandes. Désormais, Wirecard AG déclare des pertes pour environ 85% de sa valeur boursière, soit 11 milliards d’euros, et serait en mesure de perdre sa place au DAX de Francfort.

Pour certains, c’est le scandale financier de la décennie, uniquement comparable à la crise d’Enron, au début des années 2000.

2 milliards d’euros qui pourrait ne jamais avoir existé

D’après les rapports de la firme comptable Ernst & Young, le bilan annuel de la fintech allemande révélait des divergences financières pour 1,9 milliard d’euros, près d’un quart de la valeur de Wirecard, associées à des comptes détenus par des sociétés asiatiques. La banque philippine BDO Unibank Inc., une des firmes impliquées dans les conclusions du cabinet d’audit, niait vendredi tout rapport avec la société allemande arguant que les preuves d’un compte Wirecard dans ses registres étaient fausses.

Quelques heures après, le patron de la fintech, Markus Braun, démissionnait face au scandale et à la réponse de ses investisseurs, une décision qui, d’après la firme, a été prise « d’un commun accord avec le conseil de surveillance ». Le même jour, M. Braun défendait son ancienne entreprise dans une vidéo, assurant que « Wirecard est devenue la victime d’une fraude aux proportions considérables » et que la société porterait plainte « contre X ».

Dimanche, le gouverneur de la banque centrale aux Philippines, Benjamin Diokno, informa que la Banque des îles philippines (BPI) avait elle aussi nié que Wirecard était leur client et réaffirma que les documents les reliant avaient été falsifiés. « Le rapport initial indique qu’aucun argent n’est entré aux Philippines et qu’il n’y a pas de perte pour les deux banques », dit alors M. Diokno.

Lundi, le conseil d’administration de Wirecard estimait, « sur la base d’un examen plus approfondi », qu’il était probable que « les soldes des comptes bancaires en dépôt pour 1,9 milliard d’euros n’existent pas ».

Ce même jour l’ancien patron du service de paiements allemand s’est rendu lui-même au parquet de Munich, détenu sur la suspicion d’avoir manipulé les chiffres du bilan et des revenus de la société. Trois autres directeurs font également l’objet d’une enquête criminelle, pendant que la firme a également annoncé le licenciement de Jan Marsalek, ancien directeur général et responsable des opérations de Wirecard en Asie.  

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