50 000 cartes de la fintech Wirecard, suspendues en Irlande

Après plusieurs semaines en crise, la société Wirecard se retrouve à nouveau sur le carreau. Toutes ses cartes An Post sont désormais bloquées en Irlande.

Après plusieurs semaines en crise, la société Wirecard se retrouve à nouveau sur le carreau, cette fois-ci lors de la décision d’un de ses clients de bloquer toutes les cartes de paiement électronique opérées la compagnie allemande.

An Post, l’établissement public chargé du service postal en Irlande, a bloqué vendredi dernier près de 50 000 cartes de prépaiement qui étaient gérées par la fintech basée en Allemagne. La décision de la société siégeant à Dublin a été prise après que l’organisme de régulation britannique Financial Conduct Authority ordonna l’arrêt des opérations de Wirecard Card Solutions Limited dans ce pays.

Vendredi soir, An Post déclara que « toutes les cartes An Post Money Currency ayant été émises par Wirecard Card Solutions Limited ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre ». La compagnie a souligné que ses utilisateurs ne pourraient plus s’en servir d’elles « en Irlande ou à l’étranger ».

Les cartes Mastercard avaient été issues au cours des trois dernières années aux irlandais, leur permettant de verser ses dépenses employant plusieurs devises, dont le dollar américain, la livre et l’euro. Cependant, d’après les informations d’An Post, la société irlandaise n’est désormais pas en mesure de déterminer combien de cartes étaient actives ni quelle quantité d’argent elles détenaient. L’entreprise publique déclara aussi qu’elle « regrettait cet inconvénient » pour les affectés et qu’elle irait s’efforcer pour calculer l’impact réel et trouver des possibles solutions pour ses clients.

De son côté la Financial Conduct Authority justifia sa prise d’action dû à que l’entreprise basée en Allemagne « fait actuellement l’objet d’une procédure de redressement judiciaire et d’insolvabilité ».

L’organisme régulateur des finances exhorta les clients des services Wirecard à contacter la compagnie pour demander plus d’informations. Également, l’autorité britannique les rappela que les cartes de la compagnie allemande n’étaient pas couvertes par les assurances et indemnisations du Financial Services Compensation Shceme (FSCS), un régime de protection financière au Royaume-Uni. D’après les lois britanniques, Wirecard aurait également dû séparer le fonds de ses clients du budget de la compagnie.

Le blocage des cartes est arrivé alors que l’ancien directeur d’opérations de Wirecard, Jan Marsalek, a été convoqué par les autorités de Munich pour continuer les enquêtes à propos de l’entreprise cette semaine. Jeudi dernier, des rapports de presse ont signalé que le salarié responsable des opérations de Wirecard en différents pays (l’Irlande et les nations asiatiques incluses), s’était donné aux Philippines au même moment qu’une controverse impliquant deux banques de ce pays et la société allemande se déroulait. Ce même jour, Wirecard a demandé l’ouverture d’une procédure de dépôt de bilan aux autorités allemandes.

De manière similaire à M. Marsalek, lundi 21 juin l’ex-PDG de la fintech allemande, Markus Braun, s’est présenté volontairement au parquet de cette ville pour son arrestation, bien qu’il ait été mis en liberté sous caution de 5 millions d’euros peu après.

La semaine précédente l’ancien patron de Wirecard avait été forcé à démissionner lors d’un scandale entourant des fonds perdus pour près de 2 milliards d’euros. Dès lors la société à vu ses actions s’effondrer à la bourse, ses clients prendre caution et se distancier et sa direction imploser sous l’effet adverse du choc médiatique.

Source de l’image : bbc.com