Deux architectes à Dubaï proposent une alternative au ciment

Deux architectes des Émirats Arabes Unis ont idée une nouvelle solution constructive à partir d’un élément prépondérant dans le milieu désertique : le sel.

Deux architectes des Émirats Arabes Unis ont idée une nouvelle solution constructive à partir d’un élément prépondérant dans le milieu désertique : le sel.

Wael Al Awar et Kenichi Teramoto, deux des trois professionnels à la tête du cabinet waiwai, se sont inspirés des salines du pays arabe pour proposer une alternative à ce matériau fondamental dans le secteur de l’immobilier, l’ingénierie civile et un grand nombre d’autres disciplines. Outre l’économique, son objectif principal est de trouver une solution soutenable et moins polluante que celle du ciment qu’on utilise aujourd’hui.

En février, alors qu’ils étaient commissaires du Pavillon national des Émirats Arabes à la biennale de Venice 2020, les architectes ont montré ses premières approches expérimentales au matériau avec l’exposition « Wetland ». Ensemble avec différents départements de l’université américaine de Charjah, l’université de New York à Abu Dhabi et université de Tokyo, Al Awar et Teramoto ont mené des expériences utilisant le composant primordial des salines émiraties, appelées aussi sabkha.

Étant donné que celles-ci ne sont pas minables dû à son important rôle dans l’absorption de CO2, le groupe a trouvée la solution dans la saumure de dessalement d’eau de mer, déchet de la potabilisation du liquide fondamental qui depuis des années pose des problèmes de gestion au pays arabe.

Qulques mois après, l’équipe est parvenue à extraire des composés de magnésium de la saumure qu’ils ont utilisé pour fabriquer des blocks de ciment avec. Par la suite, les pierres artificielles ont été placées dans une chambre à dioxyde de carbone pour les solidifier et pouvoir les délivrer à Tokyo, où elles ont subi plusieurs tests de rigidité et résistance.

D’après Al Awar, ce ciment de sel pourrait désormais servir pour construire des bâtiments à un seul étage, et encore avoir « un rendement équivalent à celui du ciment Portland », déclara-t-il. Cependant le magnésium dans la structure de ces blocks, comme tout produit contenant du sel, pourrait facilement corroder l’acier qui structure le béton armé à l’intérieur. Les architectes devront donc aussi trouver un renforcement alternatif pour pouvoir séduire l’industrie avec ses explorations des matériaux.

Le ciment dit Portland est largement employé dans les constructions partout au monde et sa production exige de grandes dépenses d’énergie, de plus qu’elle entraîne une grande empreinte de carbone. Ainsi l’assure l’Agence internationale de l’énergie qui, dans un rapport de 2018, a établi que l’industrie du carbone était responsable d’environ 7% des émissions de dioxyde de carbone au monde, soit près de 1,3 gigatonnes de CO2 selon les données de la même agence pour cette année-là. D’après le document, la production globale du ciment est aussi en augmentation continue, et prévoit une hausse pour ce secteur d’entre le 12% et le 23% à l’horizon 2050.

Aux Émirats Arabes Unis, cette tendance est claire. Depuis la décennie précédente, la nation est devenue un catalyseur du développement architectural et urbanistique mondial.

Le pays détient toujours le record au gratte-ciel le plus haut au monde, le Burj Khalifa, inauguré à Dubaï en 2010 et avec une hauteur au sommet de 829,8 mètres. D’autres innovations en matière de construction au pays incluent le plus grand bâtiment construit par moyen d’une imprimante 3d (aussi à Dubaï).

Source de l’image : gulfnews.com