Quibi : la plateforme aux contenus courte durée fera-t-elle faillite ?

Annoncé en grande pompe l'année dernière, l’entreprise des milliardaires Jeffrey Katzenberg et Meg Whitman est désormais en crise.

Annoncé en grande pompe l’année dernière, l’entreprise des milliardaires Jeffrey Katzenberg (le co-fondateur de DreamWorks Animation) et Meg Whitman (l’ancienne PDG de Hewlett-Packard) est désormais en crise.

Depuis son lancement en avril de cette année, Quibi a voulu se séparer du reste de ses concurrents proposant des émissions plus courtes et plus digestes, qui seraient propulsées par différentes stars de Hollywood et un budget de 1,75 milliards de dollars (1,55 milliards d’euros). Toute vidéo téléchargée dans la plateforme est désormais prévue pour ne pas dépasser le cap des 15 minutes.

Bien que cette pratique ne soit pas nouvelle (plusieurs programmes de Netflix, tels que Special ou Bondingang, l’avaient déjà utilisée auparavant), la plate-forme devait révolutionner la manière dont les téléspectateurs allaient aborder les contenus audiovisuels à l’avenir.

Lors du festival South by Southwest en 2019, M Katzenberg avait fait le point sur sa vision pour Quibi. « Dans cinq ans, si nous avons reussi, nous voulons revenir ici pour affirmer qu’il y a eu l’ère du cinéma, l’ère de la télévision et l’ère de Quibi. », dit-il alors. « Ce que Google est pour les recherches, Quibi le sera pour la vidéo de courte durée. », ajouta-t-il.

Néanmoins, la crise à Quibi s’annonçait dès ses premières semaines de vie. Un mois après son lancement, la plateforme n’avait séduit que 1,5 millions d’utilisateurs, d’après le Wall Street Journal. Ce chiffre bien inférieur que l’attendu aurait ensuite provoqué que différentes compagnies s’annonçant sur le SVOD demandent des modifications aux termes de ses accords avec Quibi. De plus, la grande majorité des abonnées n’auraient pas payé un dollar à la compagnie jusqu’à présent, étant donné que la période de preuve de 90 jours depuis le 6 avril serait à peine terminée.

À l’intérieur de l’organisation, les problèmes n’étaient pas moindres. D’après la presse, plusieurs directifs et chefs de département ont quitté l’entreprise au cours des derniers mois. Même la technologie « Turnstyle », qui permettait aux utilisateurs de visionner les contenus en horizontal ou en vertical avec facilité, avait trouvé des obstacles dès le début, en raison de controverses légales concernant son brevet d’invention.

Autre point critiqué par les analystes fut que la plateforme n’était disponible que pour les dispositifs mobiles, décision qui aurait limité la portée du SVOD à d’autres publics, spécialement dans le contexte du confinement en Amérique du Nord. Dès lors, la direction de Quibi a commencé des négociations avec Amazon et Roku pour pouvoir placer une application du service dans les box des deux compagnies.

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