La plateforme TikTok sera-t-elle bientôt bannie aux États-Unis ?

Après l'Inde et l'Australie, les États-Unis semblent être la prochaine nation à proposer des restrictions à l'usage de la plateforme.

Avec près de 800 millions d’utilisateurs au monde, la plateforme de partage de vidéos courtes TikTok s’est catapulté aux premiers rangs de popularité au cours des deux dernières années. Cependant, depuis quelques mois plusieurs organismes accusent l’application d’espionnage, de plus que son probable rapport avec le gouvernement chinois et remis en question.

Après l’Inde et l’Australie, les États-Unis semblent être la prochaine nation à proposer des restrictions à l’usage de la plateforme.

Invité dans une émission de Fox News lundi dernier, le secrétaire d’État de l’union américaine Mike Pompeo a laissé entendre que l’administration Trump analysait de près l’interdiction de l’application au pays asiatique. « Nous prenons cette question très au sérieux et nous l’examinons certainement. », assura-t-il.

D’après lui, l’utilisation du réseau pourrait ouvrir les portes à la collecte d’informations sensibles par le gouvernement à Beijing. Le fonctionnaire a dit que la télécharge de l’application n’était recommandée que si les utilisateurs acceptaient « que ses informations privées soient entre les mains du parti communiste chinois ».

Quelques jours après, un conseiller de la Maison blanche déclara à la même chaîne que le mandataire américain serait en mesure d’effectuer une « action forte » contre TikTok et une deuxième application chinoise, WeChat. Tout comme M Pompeo, Peter Navarro affirma que les plateformes collectaient les données sensibles et les rendaient « aux militaires, au parti communiste » et autres agences chinoises qui pourraient, en plus, « voler les secrets et autres propriétés intellectuelles des entreprises ».

M Navarro rajouta qu’il estimait que ceci était le début des restrictions à ce type d’applications pour l’administration Trump. « TikTok, WeChat, je soupçonne que le président ne fait que commencer avec ces deux », exprima-t-il.

À la fin-juin, TikTok et 59 autres applications d’origine chinoises ont été interdites en Inde, laissant des millions d’utilisateurs dans l’incertitude. D’après Forbes, la perte du marché indien pourrait signifier une chute de 6 milliards de dollars dans les chiffres d’affaires de la plateforme.

Bien que la société mère de TikTok siège en Chine, le directoire de ByteDance a nommé en janvier 2020 un PDG américain à la tête. Pour certains analystes, ce mouvement aurait été effectué pour essayer de distancier la plateforme du gouvernement chinois, face au contexte tendu avec l’administration Trump et aux soupçons de la communauté internationale.

Dans ce même contexte, le nouveau géant des réseaux sociaux a annoncé la semaine dernière que la plateforme irait suspendre ses opérations à Hong Kong face au passage de la nouvelle loi de sécurité dans ce pays. Ces nouvelles régulations pourraient attribuer un contrôle plus fort des autorités chinoises sur le champ numérique. D’après les statuts, toute société opérant à Hong Kong serait obligée à rendre n’importe quel type d’information collectée au gouvernement.

Par conséquence, plusieurs réseaux sociaux ont pris des positionnements similaires face à la décision de l’État chinois. Twitter, Facebook et WhatsApp ont tous assurés qu’ils n’iraient pas remettre ses données à Beijing.

Le ministère chinois de l’extérieur répondit ainsi à la décision des sites : « Nous nous attendons à que les parties concernées tiennent en compte du droit légitime de la Chine à sauvegarder sa souveraineté et sa sûreté d’une manière objective et rationnelle, ainsi qu’elles adoptent une approche juste et réfléchie à propos de la situation à Hong Kong. » Le fonctionnaire demanda aussi aux plateformes concernées d’éviter « politiser la discussion ».

Source de l’image : 112.international