Déclin de la population en Serbie : un défi pour la région

D’après la Banque mondiale, la population serbe diminuera de près du 17% jusqu'aux 5,8 millions d'habitants, à l’horizon 2050.

Visant être incluse dans l’Union européenne depuis plusieurs années et avec une population vieillissante, la Serbie fait face à des importants défis non seulement dans l’aspect économique mais aussi dans le démographique.

D’après des informations de la Banque mondiale (BM), la population de la Serbie serait en mesure de rétrécir de près du 17% en trois décennies, passant des 7 millions d’habitants actuels aux 5,8 millions, à l’horizon 2050.

Le rapport de la BM remarque que ce phénomène pourrait avoir des « fortes implications pour la croissance et la prospérité partagée » dans la région, étant donné que ce déclin entraînerait aussi une réduction du 20% dans les chiffres de la population active du pays.

Au même temps, le pays serait soumis à des pressions financières plus importantes en raison d’une population de plus en plus vieillissante, avec des forts impacts dans les budgets accordés aux pensions, les soins de santé et les systèmes d’aide sociale.

Les données enregistrées par l’organisme mondial, montrent un déclin soutenu dans l’évolution de la population serbe depuis 1994, avec une forte baisse de l’ordre de -1,42% lors du conflit armé, en 1995. Pour 2018, le taux de croissance a été du -0,53%. D’après la Banque, chaque année la Serbie perdrait 38 000 habitants.

Bien que le taux de fertilité a également diminué, ayant passé des 1,9 en 1991 aux 1,5 naissances par femme en 2018, le pronostic de la BM pour 2050 attribue également la chute des chiffres de la population aux mouvements migratoires.

La Banque reporte que les taux d’émigration en Serbie ont augmenté dans les années 2010, notamment en 2014 et 2015. En amont se trouve aussi l’intérêt des serbes à se développer ailleurs d’après une étude de l’agence Gallup qui stipule que près d’un quart de la population serait prête à partir, pendant que cette même donnée serait du 46% pour les gens âgées entre les 19 et 25 ans.

Entre 10 000 et 20 000 serbes quittent cette nation chaque année vers d’autres pays où les revenus sont plus importants, dont quelques destinations en Europe comme l’Allemagne et l’Autriche mais aussi des pays récepteurs en Moyen-Orient, comme les Émirats arabes unis. ­Additionnellement, la Banque avertit que le possible impact positif de l’émigration serbe est toujours « peu clair ». 

D’après cette analyse, l’évolution négative est inégale selon les régions étudiées. En Serbie, comme dans la plupart du monde, les zones rurales perdent davantage d’habitants que les régions urbaines, phénomène aussi confirmé par le gouvernement. Selon les autorités, le pays compte aujourd’hui avec 18 communes où la population n’arrive pas aux 10 000 habitants. En revanche, ce serait les régions frontalières les plus touchées par le déplacement de sa population.

Cependant, la Serbie n’est pas le seul pays de la région à avoir enregistré des chiffres pareils. En Croatie, les zones rurales croates semblent se vider à pas de géant. Les données plus récentes montrent que plus de 15 % des 4,2 millions de Croates vivent et travaillent à l’étranger.

D’autres pays Balkans, comme la Bulgarie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine connaissent des phénomènes de déclin démographique similaires.

Source de l’image : Reuters