Le magnat des médias hongkongais Jimmy Lai, libéré sous caution

Lundi 10, les autorités de Hong Kong avaient arrêté le milliardaire, accusé de « collusion » avec des forces étrangères.

Jimmy Lai, une des figures plus polémiques des médias hongkongais a été libéré sous caution cette semaine, après 40 heures en détention.

Lundi 10, les autorités de Hong Kong avaient arrêté le milliardaire, accusé de « collusion » avec des forces étrangères, de mettre en danger la sécurité nationale et de conspiration de fraude, d’après les déclarations de la police locale. Le matin, une brigade de 200 officiers avait aussi perquisitionné le siège du périodique et confisqué plusieurs archives et documents.

L’arrestation a eu lieu alors que la nouvelle et très controversée loi de sécurité nationale imposée à Hong Kong met en risque l’existence des voix contraires au gouvernement chinois. Le même jour de l’interpellation de M Lai, neuf autres personnes ont été capturées par les forces de l’ordre pour les mêmes accusations. D’après le journal, il a été libéré avec un bail équivalant à 64 500 dollars.

Au lendemain de sa libération, Jimmy Lai a communiqué son expérience en direct sur Facebook, depuis la salle de rédaction du journal. Nous avons le soutien des habitants de Hong Kong, nous ne pouvons pas les laisser tomber […] battons-nous », exhorta-t-il à ses salariés.

Plus tard, en entretien avec la chaîne CNN depuis son domicile à Kowloon, il qualifia son arrestation d’un « exercice symbolique » des autorités locales pour démontrer la force de la nouvelle législation imposée par Beijing. L’homme d’affaires assura aussi que dans la lutte pour la démocratie « il y a toujours un prix à payer » et qu’il n’irait pas quitter le pays ni abandonner sa lutte, même si cela augmentait ses possibilités de recevoir une sanction plus forte.

La nouvelle loi de sécurité établit une peine d’emprisonnement à vie pour le délit de collusion. Depuis son passage, au moins deux douzaines de personnes ont été arrêtées sous soupçon de danger à nation, dont l’un des fils de Lai.

Âgé de 71 ans, le patron du tabloïde Apple Daily n’est pas nouveau à la polémique. Depuis la fondation du périodique contraire au gouvernement chinois, au milieu des années 1990, les hongkongais ont fait de lui un symbole des luttes de la ville contre la Chine continentale. D’autres l’accusent d’être un agent de Washington, ayant établi des liens commerciaux avec les États-Unis depuis longtemps.

Son journal a reporté et soutenu les manifestations pro-démocratiques d’été dernier, appelant aux citoyens à protester et distribuant des affiches lors des manifestations.

Source de l’image :