Biélorussie : l’UE conteste la victoire de Loukachenko

Les leaders du bloc se sont réunis en sommet extraordinaire pour discuter la crise politique que traverse le pays d’Europe de l’Est.

Face aux très controversées élections en Biélorussie cet août, l’Union Européenne vient d’annoncer qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats qui ont donné la victoire à Alexandre Loukachenko. Au pouvoir depuis 1994, l’homme politique de 63 ans accumule de nombreuses accusations de violations aux droits de l’homme et à la liberté de presse.

Mercredi 18, les 27 leaders du bloc se sont réunis en sommet extraordinaire par visioconférence pour discuter la crise politique que traverse le pays d’Europe de l’Est. Le président du Conseil européen, Charles Michel assura que les pays de l’Union étaient « aux côtés » du peuple biélorusse et n’iraient pas accepter les agressions aux manifestants.

Depuis l’annonce des résultats, des grandes manifestations continuent à occuper les rues des principales villes biélorusses. Les inconformes demandent la démission du gouvernement et du président, ainsi que la mise en place de nouvelles élections. D’après les rapports, jusqu’à présent trois personnes ont été tuées et plus de 7 000 ont été détenues.

« Nous soutenons fermement le droit du peuple biélorusse à déterminer son propre destin, et l’UE imposera prochainement des sanctions à un nombre important d’individus responsables de violences, de répression et de fraude électorale », a déclaré M. Michel. « Le message est très clair. Il faut mettre à la violence », continua-t-il.

À son tour, la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. « L’élection n’a été ni libre ni équitable. Le résultat de l’élection ne peut donc être reconnu », a-t-elle ajouté à la fin du sommet.

Les campagnes électorales en Biélorussie ont été marquées par l’arrestation des principaux chefs d’opposition, dont quelques candidats qui s’étaient présentés contre Loukachenko. D’autres furent obligés à quitter le pays citant des pressions du gouvernement et des menaces à ses familiers.

Ceci fut aussi le cas de la candidate la plus proche à Loukachenko aux élections, Svetlana Tikhanovskaïa, conjointe d’un des leaders d’opposition détenus depuis juin et figure autour de laquelle les voix contraires au gouvernement s’étaient ralliées. Réfugiée en Lituanie depuis plus d’une semaine, Mme Tikhanovskaïa avait exhorté les membres de la Communauté à refuser les résultats de l’élection.  

Quelques jours avant la réunion, l’Union européenne a accordé sanctionner tout celui qui fut responsables d’actes de répression ou de fraudes électorales. « L’UE lancera un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l’élection », déclara la ministre des Affaires étrangères suédoise, Ann Linde.

Plusieurs chefs d’État avaient aussi condamné les violences contre les manifestants. Dimanche, le président français, Emmanuel Macron, a appelé les pays du bloc à soutenir les demandes des biélorusses. « L’Union européenne doit continuer de se mobiliser aux côtés des centaines de milliers de Biélorusses qui manifestent pacifiquement pour le respect de leurs droits, de leur liberté et de leur souveraineté. », écrit-il sur Twitter.

Au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a fait savoir que le son pays « n’acceptait pas les résultats » de la présidentielle et que le pays irait « sanctionner les responsables » de la répression des manifestations.

De son côté, Alexandre Loukachenko semble décidé à rester au pouvoir. « Il ne devrait plus y avoir d’émeutes à Minsk. Les gens sont fatigués ; ils exigent la paix et le calme », déclarait-il lors d’une réunion avec son conseil de sécurité. L’actuel chef d’État biélorusse a également donné l’ordre aux autorités frontalières de renforcer les défenses « sur tout le périmètre » du pays pour « empêcher l’entrée de militants, armes, munitions et l’argent d’autres pays en Biélorussie » destiné aux manifestations.

Source de l’image : southfront.org