Après six mois de vie, Quibi fait faillite

La nouvelle plateforme qui prétendait rafraîchir les SVOD avec une formule de vidéos courtes, n'a pas atteint les résultats attendus.

Mercredi 21 octobre, Jeffrey Katzenberg, fondateur de la plateforme SVOD Quibi a annoncé sa fermeture. Réuni auprès de ses investisseurs, le patron de l’entreprise a marqué comme date finale d’opérations le 1er décembre 2020. « Le monde a profondément changé depuis le lancement de Quibi, ce qui fait que notre modèle d’entreprise autonome ne soit plus viable », dit M Katzenberg lors de l’annonce.

La nouvelle fut premièrement reportée par le Wall Street Journal, qui assure également qu’une lettre du directoire aurait dirigée aux salariés. D’après le périodique, le document signale que la faillite serait due à deux possibles facteurs : d’une part, il serait probable que l’idée initiale du service n’aurait pas été suffisamment exploitable ; d’une autre, l’échec serait survenu faute à une stratégie de lancement plus correcte.

Il y a quelques semaines, il fut divulgué que la compagnie avait consulté une entreprise de restructuration fiscale. Dès lors, les analystes prévoyaient des minces options de survie pour la nouvelle arrivée au plan des services streaming.

Quibi avait entré au scénario des plateformes de streaming sous le précepte d’une approche fraîche aux SVOD qui combinait l’expérience des vidéos courtes au pur style TikTok avec les émissions sériées de production hollywoodienne. 

Fait disponible au marché il y a à peine six mois, le service est arrivé en avril 2020 pour les marchés des États-Unis et du Canada, bien que des versions furent lancées pour l’Allemagne, l’Irlande, la Grande-Bretagne et quelques autres pays, plus tard. Alors que la majorité des plateformes ont bien pu exploiter le confinement pour augmenter son nombre de souscripteurs en plein pic de pandémie, Quibi n’eut le succès attendu.

Quibi se positionna aux environs du top 10 de télécharges d’applications dans les Stores d’Android et iOS dans sa première semaine de vie, mais cette tendance ne dura pas longtemps. En mai, la plateforme avait tombé jusqu’au rang 125. Le nombre de souscripteurs était également bien par-dessus de ceux qui avaient été prévus par la compagnie, avec à peine près d’un million et demi d’utilisateurs actifs des 7 millions attendus à la fin de l’année.

En juin, l’application n’était plus présente au top 1000 et la compagnie demanda à ses exécutifs de réduire « volontairement » ses salaires d’un 10%, au même temps qu’elle assurait être dans une « bonne position fiscale ». Ce ne fut qu’en octobre que le service arriva pour les boxes TV d’Apple, de Google et d’Amazon.

Outre la nature même de son service, la faillite de Quibi met en évidence la grande difficulté éprouvée par les nouvelles plateformes de streaming face aux géants du secteur.

Bien que l’usage mondial des SVOD soit en amont depuis plusieurs années, la répartition globale d’abonnés en 2020 est dominée par un trio de compagnies : Netflix, Amazon Prime Video et Disney+. Le premier d’entre eux compte avec près de 200 millions d’abonnés aux cinq continents et a été largement bénéficié par le besoin de divertissement de millions de personnes confinées à l’échelle globale. Pour son deuxième trimestre 2020, Netflix a reporté des revenus proches aux 22,6 milliards de dollars, soit presque 30% de plus que l’an dernier.

Source de l’image : entrepreneur.com