L’Italie dit « non » à la division de l’île de Chypre

Le ministre des Affaires étrangères italien a annoncé que son pays se maintient ferme sur l'idée de réunification de la nation insulaire.

Ce mardi, le ministre des Affaires étrangères italien, Luigi di Maio a annoncé que son pays ne soutiendrait aucune négociation entre les deux Chypres qui ne contemple pas sa réunification, citant les accords déjà convenus et énoncés dans les résolutions des Nations unies.

« L’Italie se tient aux côtés de Chypre et de la Grèce contre toute violation de leurs droits », a assuré M. Di Maio.

Les déclarations du politique italien répondent au projet d’officialisation de la division de l’île promu par les autorités de Turquie et de la Chypre turque.

Divisée depuis 1974, la nation insulaire abrite deux territoires en conflit. Au Sud, la République de Chypre : pays reconnu internationalement et membre de l’Union européenne. Au Nord, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) : territoire uniquement reconnu par la Turquie. La Turquie, de son côté, ne reconnaît pas la Chypre comme un État légitime.

Après des décennies de négociations infructueuses, une nouvelle tentative de solution bilatérale a été promue par l’ONU récemment.

Tout comme Ankara, le représentant élu de la RTCN, Ersin Tatar, propose un accord à deux États liés par une « relation de coopération ». 

Les autorités du territoire sous influence turque estiment que l’Union européenne favoriserait la République Chypriotes grecs et demandent que le bloc se mette de côté dans les négociations.

Invités par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, les représentants des deux Chypres se donneront rendez-vous fin avril à Genève dans le but de trouver une « solution durable » au conflit.

Le sommet rassemblera aussi les représentants turcs, grecs et britanniques, tous les trois en qualité de « garants » de l’indépendance de Chypre depuis 1960.

En 2017, les dernières négociations entre les deux Chypres ont échoué.

La scission de l’île fut le résultat de l’invasion de l’armée turque en réponse au coup d’État qui visait à réintégrer l’île à la Grèce.

Bénéficiant de ses liens étroits avec Ankara, la RTCN a depuis déclaré son indépendance.

L’impasse actuelle a également incité l’escalade de tensions politiques dans la région. Le positionnement de la Turquie dans ce conflit serait une des raisons pour lesquelles sa candidature à l’Union européenne n’est toujours pas approuvée.

D’après M. Di Maio l’Italie et la Chypre pourraient prochainement sceller des accords de coopération dans le domaine de l’énergie. La zone économique chypriote abrite plusieurs zones d’exploitation pétrolière, sept parmi lesquelles la société énergétique italienne Eni et son partenaire français Total ont obtenu les droits de forage.

La Turquie plaide pour que ces eaux soient reconnues en tant que territoire appartenant à la RTCN. Ankara revendique également une grande partie de la zone économique autour de l’île de Chypre.

Depuis quelque temps, des navires de recherche et de forage turcs se sont installé à proximité de l’île sous escorte navale.

Source de l’image : wrmea.org