Créée en 2007 à Paris, la startup Dismoiou s’est donnée pour mission de vous recommander les lieux que vous aimerez découvrir. Sur iPhone, le compteur de téléchargement de l’application Dismoiou a dépassé la barre des 500 000. Fin Décembre 2009, le fondateur d’Entreparticuliers.com a investi 550 000 euros dans la startup afin de consolider sa présence en France et envisager son déploiement à l’international. En couplant son moteur de recommandation personnalisé avec sa composante mobile, Dismoiou s’est retrouvé l’un des seuls acteurs français à cartonner dans la nouvelle tendance du Web geolocalisé. Cette tendance s’est déjà bien affirmée dans certains pays, ou des applications concurrentes à Dismoiou déploient déjà des réseaux massifs d’utilisateurs. Un choc de titans est à prévoir lorsque cette tendance prendra plus d’ampleur, et il est bon de se demander quel poids Dismoiou fait dans la balance.
Pour générer informatiquement des recommandations personnalisées, Dismoiou part du principe suivant: hyperpersonnel = hyperlocal + hypersocial. Ça parait compliqué mais au fait, c’est hypersimple!
Durant votre inscription au service, Dismoiou apprend à vous connaitre en vous faisant noter des commerces du quartier ou vous résidez (donc que vous connaissez probablement). Dismoiou vous demande ensuite de connecter votre compte à Facebook pour retrouver vos amis qui possèdent déjà un compte. A cette étape du processus, Dimsoiou est prêt à vous recommander des lieux que vous aimerez probablement. Plus vous utiliserez Dismoiou, plus le système vous connaitra et vous recommandera ce que vous aimez.
Dismoiou est un moteur de recherche. Les résultats de recherche incluent dans leur algorithme vos préférences, celles de vos amis, celles d’autres personnes sur le réseau Dismoiou, ainsi que l’endroit ou vous êtes. C’est à l’issue d’un savant calcul de probabilités que Dismoiou recommande des lieux en ligne avec vos attentes. Chaque lieu possède une page dédiée contenant informations et opinions de consommateurs. Vous pouvez partager votre opinion en cliquant le smiley face approprié, ou en écrivant un commentaire. Vous pouvez également cocher une case « je veux tester » afin de bookmarker vos envies. Le propriétaire d’un lieu peut facilement s’identifier à Dismoiou afin de prendre le contrôle de sa page.
L’objectif de Dismoiou n’est pas de remplacer les pages jaunes, mais plutôt d’apporter un service à forte valeur ajoutée lors de vos déplacements: Via son application iPhone, vous pouvez vous connecter au service on the go, et découvrir en quelques secondes une liste d’endroits recommandés tout particulièrement pour vous. L’option Twitter est intégrée à l’application, ce qui permet de tweeter directement le lieu ou l’on se trouve.
En plus du contrôle de leur page, les propriétaires de lieu peuvent aussi faire de la publicité dans l’ensemble du réseau Dismoiou (Web et mobile) via la distribution de coupons de réduction. Lorsque vous ouvrez Dismoiou sur votre mobile, en plus de recommandations personnalisées, Dismoiou vous propose des plans reduc’. Si vous désirez en profiter, présentez simplement votre téléphone affichant le bon de réduction, et le tour est joué. Si vous ne faites pas partie de la foule smartphone, vous pouvez imprimer le bon de réduction a partir du site Web, et le présenter sur papier au commerçant. Dismoiou a mis en place un système qui permet de vérifier l’utilisation d’un bon de réduction par un utilisateur, et offre ainsi aux professionnels un modèle de paiement PPA (pay per acquisition).
Aujourd’hui, 500 professionnels utilisent déjà Dismoiou. La startup n’a pas encore deployé les grands moyens pour multiplier ce chiffre. L’équipe concentre ses énergies de startup sur le développement d’un bon produit avant d’ouvrir le chapitre force de vente. Cependant, la pression monte pour Dismoiou : On commence à voir arriver en France des applications mobiles qui pourraient bien lui voler la vedette.
Foursquare représente une menace: Grâce à sa composante gaming, Foursquare a bâti un vaste réseau d’utilisateurs qui se check-in partout où ils vont, et cela va faire quelques mois déjà que son déploiement international a commencé. Yelp représente aussi une ombre sur le tableau: Présent à Londres mais pas encore à Paris, la boîte californienne est connue pour la puissance de son déploiement commercial. Qype n’est pas encore à la page au niveau mobile, mais la force de sa marque en France peut lui permettre de vite réagir aux changements du marché. Pour son déploiement international, Dismoiou a d’ors-et-déjà créé TellMeWhere, la version anglophone du site français. Il suffit aujourd’hui d’un push marketing pour faire monter les taux d’adoption de TellMeWhere à l’étranger.
Ce qui garantit à Dismoiou de rester dans la course pour le moment, c’est ce qu’il y a sous le capot: Sa base de données d’adresses est alimentée par Google Local Search, et sa base de données utilisateurs est enrichie par Facebook Connect. Les créateurs de la startup (Romain Ehrhard et Gilles Barbier, photo) viennent de Mappy et du monde du GPS. Dans l’univers du Web, formuler une recommandation personnalisée reste encore un art plus qu’une science, et il faut reconnaitre que dans ce domaine, Dismoiou manie très bien le pinceau. Alors, si vous vous posiez des questions sur le potentiel de Dismoiou vis-à-vis de la concurrence internationale, à la vue de ces données, la startup fait le poids au niveau technologique : Architecture agile, ergonomie intuitive, et une équipe talentueuse. Cependant, l’argumentaire commercial n’est pas encore mature, ce qui fait défaut à Dismoiou qui se doit certes de peaufiner sa plateforme, mais qui se doit aussi de bâtir ses remparts pour anticiper l’arrivée des envahisseurs.