6 raisons pour lesquelles les journalistes racontent n’importe quoi

Quand le journaliste informe, il ne recherche pas l'objectivité, mais bien la stabilité.

Il m’est arrivé un nombre incalculable de fois dans mes missions d’e-réputation de faire face à des affirmations émises par des journalistes qui s’avéraient être complètement fausses. Plusieurs raisons pouvaient alors expliquer les inexactitudes plus ou moins probantes de ces journalistes :

1. Typiquement, le journaliste ne fait pas son travail de recherche, paraphrase bêtement une dépêche, en essayant parfois de faire du sensationnel sur des éléments d’information déjà faux ou mal-interprétés à la base.

2. Certains relaient des informations parce qu’un buzz est en cours, et que le journaliste ou son rédac’chef veut absolument faire un papier dessus. Dans ce scénario, le plus probable est que le journaliste reprenne quelques articles de ses confrères pour en rédiger une synthèse vite fait bien fait, sans aucune recherche ou vérification, le meilleur moyen pour raconter n’importe quoi.

3. Là où les journalistes sont facilement manipulables est lorsqu’ils couvrent une histoire par solidarité pour un homologue : journaliste enlevé, tué, censuré, lésé de quelques façons que ce soit dans l’exercice de leurs fonctions. Dans ce cas de figure, les plus grosses énormités sortent de la plume des journalistes, qui réagissent alors de manière sanguinaire et presque auto-défensive sans se poser la moindre question sur la véracité des propos relayés.

4. Les journalistes ayant un « agenda », c’est-a-dire une ligne éditoriale bien précise, voir un objectif de communication, et qui relayent alors tout azimut les actus ciblées en les maquillant d’une subjectivité à trancher au couteau, ceux-là sont enclin à raconter les plu grosses énormités pour étayer leurs causes.

5. Quand un journaliste entretient de bonnes relations avec un milieu politique ou économique, il va s’appliquer à ne pas faire de vagues pour ne pas se fermer les portes de son réseau d’influences et de ses sources d’information. En prolongement de cette logique, il va parfois obéir aux pressions psychologiques de son réseau pour ne pas se le mettre à dos, et donc adapter ses récits en fonction des attentes de son réseau.

6. Le nationalisme latent chez beaucoup d’entre eux les rend aveugles aux contextes géopolitiques complexes et leur fait adopter par défaut une posture favorable à leur pays, à leurs représentants politiques.

Dans une nation démocratique, les journalistes sont censés être des agents de vérité, ou tout du moins d’objectivité. Les logiques de l’information font que cette logique est quasi-inexistante : les journalistes sont en France des agents de bienséance et de convenance, dépendants du milieu économique et politique qui les encadre, trop habitués à la facilité de la paraphrase, et aveuglés par leur « responsabilité de dire » qu’eux-mêmes bafouent sans comprendre pourquoi ni comment.

La réelle illusion derrière tout cela, c’est qu’une information puisse être « objective ». L’émetteur d’un message, dans l’environnement médiatique qui caractérise notre société moderne, aura toujours un intérêt à défendre. L’information n’est qu’un outil de stabilité, pas un outil de vérité. Ne jamas oublier qu’informer, c’est convaincre avant tout.

Crédit image : Nychos