Wikipedia vient de lancer en avril un site de détection des fake news : Wikitribune. De quoi s’agit-il ? Le co-fondateur de Wikipedia, Jimmy Wales, souhaite en faire une plateforme de vérification des sources, des identités, des conditions de tournage des reportages etc. et ainsi en faire une plateforme fiable permettant d’éliminer immédiatement les fake news circulant sur la toile.
Pour cela, il compte sur des journalistes professionnels qui travailleront en équipe avec des membres de la communauté Wikipedia. L’idée de détecter presque instantanément les fake news semble être excellente, si ce n’est qu’elle pose quelques problèmes de confidentialité de l’information, notamment lorsque la vie des personnes est en danger.
Fixing the news https://t.co/izeIUC1nf5 pic.twitter.com/KOxIjcOiCq
— WT.Social (@WikiTribune) April 28, 2017
Il semble compliqué que la plateforme puisse s’adapter aux différentes situations : pourquoi par exemple ne pas citer l’identité d’une personne interrogée dans un reportage ? À partir de quel degré de danger considère-t-on que son identité doit rester confidentielle? Cela supposerait que les journalistes professionnels mais aussi les membres de la communauté qui vérifient l’information maîtrisent parfaitement le contexte de l’actualité qu’ils vérifient, ce qui semble difficile à mettre en œuvre.
Pour vérifier la véracité de certaines informations, il faudrait que les personnes qui en contrôlent la véracité soient sur le lieu du tournage, ce qui suppose une communauté parfaitement répartie géographiquement.
https://twitter.com/KyleMingXingyu/status/861081703946702848
De plus, une plateforme comme Wikipedia, qui autorise n’importe qui à contribuer et à ajouter du contenu, n’est pas forcément la mieux placée pour créer une plateforme de fake news, alors qu’elle en publie elle-même régulièrement. Il risque d’y avoir un problème de crédibilité auprès du public, d’autant plus que les journalistes qui contrôlent l’information sont aussi susceptibles d’avoir des intérêts à la transformer.
L’authenticité d’un contenu peut donc toujours être remise en question et l’impartialité totale est difficilement accessible. L’idée est donc bonne mais pose quelques problèmes d’élaboration. Jimmy Wales ne semble, quant à lui, pas inquiet et annonce que ses « gardiens de l’information » seront opérationnels d’ici fin mai.