La Bulgarie a perdu plus de 10 % de sa population depuis 1989 et l’ouverture vers l’Ouest, passant ainsi de neuf à sept millions d’habitants. Ce déclin démographique a des conséquences directes sur l’économie du pays et créé des crispations sociétales.
Une « anxiété démographique » bulgare
Ce phénomène que le politologue bulgare Ivan Krastev désigne comme une « anxiété démographique » s’explique d’un côté, par un taux de fécondité de 1,3 ‰ donc trop faible pour maintenir la population et de l’autre, par le départ de nombreux jeunes diplômés vers l’Europe occidentale.
La première conséquence visible de la baisse de population est la difficulté pour les entreprises implantées en Bulgarie à embaucher de la main-d’œuvre qualifiée. Le taux de chômage de 7,6 % reste important mais, se basant sur le niveau de population de 2011, ne reflète pas la situation actuelle.
Un exode rural dramatique
Les campagnes bulgares sont les autres victimes du déclin démographique. Les villages sont délaissés par les jeunes choisissant de s’installer en ville pour trouver du travail. Avec le départ de toute une frange de la population, c’est une part de l’identité culturelle qui disparait.
La Bulgarie pourrait encore perdre jusqu’à deux millions d’habitants d’ici la fin 2050 et les questions migratoires ne viennent que s’ajouter aux « traumatismes » liés au déclinETémographique. Pour Ivan Krastev, les Bulgares se sentent trahis par l’Europe qu’ils accusent de rester sourde à leurs problèmes tout en les montrant du doigt.
Sources des photos : akdn.org et Pop-up urbain