Anselm Kiefer est né dans une famille catholique avec une mère au foyer et un père soldat dans l’armée allemande. Il grandit dans une région transfrontalière au coeur de la Forêt Noire, dans la même région que le philosophe Martin Heidegger.
À 17 ans, Anselm Kiefer voyage en auto-stop en Europe et reste longtemps dans le sud de la France, découvrant le travail de Vincent Van Gogh. De retour en Allemagne, il commence par étudier le droit à l’Université Albert-Ludwigs de Fribourg de 1965 à 1966. À la même époque il s’initie à la création artistique et décide de poursuivre ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Karlsruhe dès 1969.
La même année, Anselm Kiefer part en voyage dans toute l’Europe avec son appareil photographique. Son projet : se photographier dans le costume de son père devant des monuments emblématiques en faisant le salut nazi. Il décrit cette aventure comme une recherche introspective et non pas comme un projet politique. Ce projet est intitulé “Occupations”. Il cherche à comprendre comment son père a pu vivre ses années de nazisme à une époque de silence souvent décrite comme “les années de plomb”.
En 1970, Anselm Kiefer s’inscrit à l’académie de Düsseldorf et y rencontre le sculpteur Joseph Beuys qui inspire le jeune artiste et l’initie à l’utilisation de matériaux organiques.
Anselm Kiefer devient peintre, sculpteur, inspiré par l’histoire de l’Allemagne et ses mythes fondateurs, mais également par la forêt, élément important pour cet homme originaire de la Forêt Noire. Il travaille la matière et surtout les matériaux organiques comme le sable, la suie, les cheveux, la salive, les cendres et encore le plomb. Il partage les réflexions du poète roumain Paul Celan, qui s’interroge sur la possibilité de faire de la poésie après Auschwitz. Il quitte l’Allemagne pour faire une rupture dans son processus créatif.
Par la suite, après des années de voyages au tour du monde, Anselm Kiefer s’installe en France en 1993 où il acquiert différents studios, dont un en Ile-de-France et un autre à Barjac dans le sud de la France. Il fabrique ses œuvres monumentales dans une ancienne usine, lieu où d’autres travailleurs ont œuvré avant lui. Selon lui, l’art se doit d’être violent mais il ne souhaite pas être défini ni considéré comme un peintre de la démesure.
Depuis 2010, il est en charge de la chaire “création artistique” au sein du Collège de France.
Anselm Kiefer vit et travaille en France avec sa femme Renate Graf, photographe originaire d’Autriche, et ses deux enfants Virgil et Elektra. Passionné de photographie comme sa compagne, le peintre avoue prendre des photographies tous les jours.