Les entreprises britanniques se préparent à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne prévue pour 2019. Le volume de fusions-acquisitions a pratiquement été multiplié par deux l’année dernière outre-Manche. Si les gros coups entre multinationales sont absents, le phénomène est symptomatique de l’orientation stratégique suivie par des sociétés de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Celles-ci cherchent à consolider leur position sur le marché domestique.
Selon les données récoltées par l’agence de presse Thomson-Reuters, le volume des opérations entre différentes entreprises britanniques serait passé de 28,6 milliards d’euros en 2016 à 56,6 milliards d’euros en 2017. Le nombre de transactions a au passage atteint un niveau record depuis 2008 en augmentant 1.480 à 1.681 (+13,6 %). Dans les opérations notables on notera le rachat du bookmaker Ladbrokes Coral par le spécialiste des paris en ligne GVC pour un montant de 4,4 milliards d‘euros.
L’accroissement des opérations de fusions-acquisitions au Royaume-Uni a été favorisé par un environnement particulièrement incertain. La première phase de négociation entre le Londres et Bruxelles vient de s’achever et beaucoup reste à faire d’ici 2019. Les entreprises britanniques, autant que les sociétés européennes, sont conscientes du changement du paysage économique. Elles sont ainsi décidées à se concentrer sur la manière de devenir des leaders de demain.
En parallèle, 2017 a connu un ralentissement des fusions-acquisitions entre des entreprises britanniques et des sociétés étrangères. Leur volume total a plafonné à 300 milliards d’euros, bien loin de celui enregistré en 2015 (486 milliards d’euros), année qui a notamment vu le rachat de SAB Miller par le géant de la bière Anheuser-Busch InBev ou encore celui de BG Group par Royal Dutch Shell.
Le gouvernement britannique veut interférer dans les transactions
La perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a poussé le 10 Downing Street à placer des garde-fous en ce qui concerne les acquisitions d‘actifs britanniques par des entreprises étrangères. Theresa May a notamment proposé de nouvelles règles donnant davantage de poids au gouvernement britannique pour interférer dans des transactions portant sur des secteurs stratégiques comme la défense et les technologies.
Toutefois, même face aux incertitudes géopolitiques liées au Brexit et aux atermoiements du président des États-Unis Donald Trump, les analystes pensent que la situation va évoluer. « La croissance organique est très difficile dans cet environnement et rester à l‘arrêt n‘est pas une option pour beaucoup d‘entreprises » estime Nick Cline, un associé en M&A au cabinet d‘avocats Latham & Watkins. Il prédit pour conclure « qu‘il y aura plus de transactions l‘année prochaine ».
Sources des photos : marcommnews.com