La Paillasse, le laboratoire de la science citoyenne

Lancé en 2011, La Paillasse est devenue un espace d’émulation de la science citoyenne avec des projets dédiés au numérique, à la biologie, à l’agriculture, à l’économie circulaire et aux créations artistiques.

De la cave d’un bâtiment désaffecté à un laboratoire moderne en plein cœur de Paris, la Paillasse est un lieu à part. Lancé en 2011, il est devenu un espace d’émulation de la science citoyenne avec des projets dédiés au numérique, à la biologie, à l’agriculture, à l’économie circulaire et aux créations artistiques.

Au départ, la Paillasse trouve ses quartiers dans un squat de Vitry-sur-Seine. Thomas Landrain, son fondateur, souhaite alors sortir du carcan académique dans lequel il se sent à l’étroit. Il commence par assembler une communauté de profils variés (ingénieurs, designers, artistes…) aimant la débrouille et la biologie et voulant « faire sortir la science des laboratoires ».

L’espace d’innovation communautaire compose avec de faibles moyens et récupère son matériel scientifique via des campagnes de « biochineurs ». Malgré la promiscuité, la Paillasse réussi notamment à développer une technique d’analyse de l’ADN à bas coût ou encore une encre biodégradable produite par des bactéries.

Conscient qu’un modèle d’entreprenariat existe, Thomas Landrain voit plus grand. En 2013, la Paillasse obtient une subvention et s’installe dans ses nouveaux locaux rue de Saint Denis. L’espace est depuis devenu un véritable incubateur de start-ups et s’il dispose maintenant d’un matériel dernier cri, l’esprit y est resté le même, à en croire des « biohackers » habitués du lieu.

Le modèle de partage, de transparence et de contre-pouvoir citoyen a fait des émules ; la Paillasse s’est ainsi essaimée à Lyon, Lausanne ou Saint-Brieuc, mais aussi à Cork, Ottawa et Manille. Le concept a de l’avenir, à tel point d’être qualifié comme le « futur MIT de l’open-source » par que le spécialiste de l’économie numérique Gilles Babinet.