Canal+ conclut un annus mirabilis. En 2019, la chaîne remportait des accords de distribution avec Netflix, renouvelait son partenariat avec OCS et assurait le retour des transmissions de la Ligue des champions sur sa plateforme. Maintenant, le géant SVOD français réussit un dernier coup avec Disney.
Après un rapport du magazine Lettre A en novembre qui annonçait des « discussions avancées » entre les deux compagnies, Les Echos a diffusé la conclusion des négociations décembre dernier. Dans un entretien entre Maxime Saada, président du directoire du Groupe Canal Plus et Kevin Mayer, directeur de la division « Direct-to-consumer & International » de Disney, les deux entreprises signaient des accords qui donnent à Canal+ les droits de distribution exclusifs de Disney+ en France.
Ceci confirme les différentes théories qui se dégageaient autour du cryptique tweet de Canal+ du 15 décembre 2019. Au moment de l’arrivée de Disney+, programmée pour le 31 mars prochain, les autres opérateurs, dont Orange, SFR, Bouygues Telecom Free et Iliad seront obligés à passer par Canal+ pour offrir le SVOD américain sur ses boxes.
Partenaire de Disney en France depuis au moins deux décennies, Canal+ remporterait non seulement l’exclusivité de la chaîne SVOD mais la distribution des autres chaînes et programmes de la marque américaine. Disney Channel, Disney Junior, Disney Cinéma National Geographic, Voyage et Fox Play seront désormais transmises sur la plateforme du service français, de même que le gigantesque catalogue des maisons Disney, Pixar, Marvel, Lucasfilm et 20th Century Fox déjà détenu par la chaîne européenne. De plus, les nouveautés Disney, dont les tous récents « Star Wars », « Avengers » et autres grandes productions, seront disponibles que huit mois après son arrivée dans les salles, contre les 36 mois en moyenne pour les autres médias français.
Ce nouveau partenariat, issu des intérêts autour du nouveau SVOD de la marque américaine assure donc l’intégralité des contenus Disney pour Canal+.
Point important à retenir, ces nouveaux accords se limitent qu’aux transmissions de télévision traditionnelles. Dans l’entretien pour Les Echos, Kevin Mayer déclarait qu’en France « nous allons proposer les deux modèles ». Autrement dit, il y aura deux voies pour y accéder aux contenus Disney+ à son lancement :
Option box Internet : pour n’importe quel opérateur, le catalogue de Disney sera disponible à travers l’application MyCanal.
Option OTT : la plateforme sera accessible à tout moment via l’application Disney+, qui sera disponible sur mobile ou tablette (en Android et iOS), box multimédia (Apple TV et autres) ainsi que directement sur le site français de Disney+, le tout sans passer par Canal+.
Disney+ connaît jusqu’à maintenant un succès indéniable, capitalisant plus de 10 millions d’abonnements dans le jour même de son lancement aux États-Unis, Canada et les Pays-Bas en novembre 2019. Bien que la plateforme ait inclut trois autres pays (l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Porto Rico) qui ont contribué aux 24 millions d’inscrits comptés en décembre, son arrivée sur le marché européen signifiera sans aucun doute une augmentation importante des chiffres d’abonnés pour la marque. D’après les estimations de Kevin Mayer, le SVOD serait attendu avoir « entre 60 et 90 millions d’abonnés … d’ici fin septembre 2024. » « La France doit avoir une part significative dans ce total. », continua-t-il.
Pour le moment, les tarifs de ces différentes options restent secrets, même si les 6,99€ par mois que Disney+ charge dans les Pays-Bas pourraient donner une idée du coût que la plateforme aura en France. C’est le cas analogue pour Canal+, qui n’a jusqu’à maintenant pas déclaré un chiffre défini ni des possibles réductions en formule comme pour son pack « Ciné/Séries », qui inclut Netflix, Disney Cinéma et OCS pour un tarif plus bas que la facturation individuelle de ces services.