Après la guerre contre le terrorisme qui aura maintenu les pays occidentaux en alerte rouge-orange pendant une bonne vingtaine d’années et justifié des lois réduisant les libertés individuelles, nous voici entrés dans la guerre contre la pandémie, nouvelle étape pour l’incubation de nos existences dans la matrice digitale.
Pied-dans-la porte digital
Comme le résume bien Alain Bensoussan sur son blog, la course au « covid tracing » et au tracking de la distance sociale est lancée. Les entreprises développent leurs solutions, les gouvernements aussi. Le lancement par le gouvernement français de l’application StopCovid a fait beaucop de bruit. Ces solutions de tracking sont possibles depuis des lois RGPD de 2016.
Sa conception permet que PERSONNE, pas même l’Etat, n’ait accès à la liste des personnes diagnostiquées positives ou à la liste des interactions sociales entre les personnes. La seule information qui m’est notifiée est que mon smartphone s’est trouvé dans les jours précédents à proximité du smartphone d’au moins une personne qui a, depuis, été testée positive et s’est déclarée dans l’application
Bruno Sportisse, PDG INRIA
Pour les sceptiques, cette application est un pied dans la porte, une première intrusion qui en annonce beaucoup d’autres en aval. Surtout que, comme toute application sur le marché, son nombre d’utilisateurs doit atteindre un certain cap pour fonctionner comme une plateforme « globale ». Si je suis le seul à utiliser StopCovid dans mon quartier, l’application est complètement inutile.
L’histoire récente des technologies montre qu’il n’y a pratiquement jamais de retour en arrière avec les dispositifs liberticides introduits en temps de crise : si elles sont mises en œuvre à grande échelle sous l’égide de l’État, les applications de traçage resteront, et il sera difficile d’en empêcher l’extension à toute la population.
Collectif pour le boycott massif de l’application Stop-COVID19
Transformation culturelle forcée
La Quadrature du Net a publié un article qui résume bien l’inquiétude ressenti par tous les citoyens lors de cette nouvelle crise globale. Son contenu peut se résumer à la phrase :
La Technopolice pourrait trouver dans cette crise sanitaire l’assise culturelle qui lui manquait tant.
Quadrature du net
#Coronavirus : Drones policiers partout, justice nulle part. L'État profite de la crise sanitaire pour nous enfoncer dans la #Technopolice. https://t.co/4nGw9LczqG
— La Quadrature du Net (@laquadrature) April 2, 2020
Le sceptisme, ce n’est pas juste le fruit du confinement et de la déprime associéé. Celui-ci émerge à la lecture de la mise en application des tehnologies anti-pandémie dans certains pays: Le Qatar a rendu l’utilisation de son application de tracking du covid (« Ehteraz ») obligatoire. Toute personne n’ayant pas téléchargé l’application sur son téléphone s’expose à des peines de prison. L’application est hyper-intrusive et requiert l’accès au photos et vidéos des utilisateurs, ainsi que le droit d’effectuer des appels.
le Qatar emprisonne tous ses résidents !
— Jean-Pierre Marongiu (@JP_Marongiu) May 20, 2020
À partir du 22 mai 2020, le Qatar impose l’installation d’une application de suivi du coronavirus préalable à tout déplacement. sous peine de 55 000US $ d'amende et/ou trois ans d’emprisonnement.#Qatar #Covid_19 https://t.co/icfJIFAFPC pic.twitter.com/WelS8XGu2g
C’est un modèle défendu par Guy-Philippe Goldstein de l’École de guerre économique qui défend un modèle où l’installation de ces applications de tracking est obligatoire. Celui-ci prend en exemple le modèle sud-coréen qui, depuis 2016, joue l’alarmisme au coronavirus pour mettre en laisse sa population. Aujourd’hui, la Corée du Sud gère les crises pandémiques à la perfection et joue les bons élèves sur l’échiquier international sans forcément communiquer sur les conséquences des sacrifices opérés au niveau des libertés individuelles.
[JOURNAL] #COVID19
— KBS World Radio (@frenchkbs) May 18, 2020
La Corée du Sud soutiendra à hauteur de 50 millions de dollars le Paraguay dans sa lutte contre le nouveau coronavirus.
👁🗨 Lire sur https://t.co/O5zF5E65S3 pic.twitter.com/bI1PidZoMj
Les grands architectes de cette manoeuvre de tracking anti-covid sont surtout Google (Android) et Apple. Les deux géants ont développé un distance-tracking system intégré à leur système d’exploitation mobile, et opèrent une pression diplomatique inquiétante pour assurer le déploiement de leur technologie.
Coronavirus : l’API de tracing d’Apple et de Google est disponible https://t.co/2F7GcLMjjq#Coronavirus #app #tracing #Apple #Google pic.twitter.com/XbgcEfVsPJ
— Belgium-iPhone (@Belgium_iPhone) May 22, 2020
Déception guarantie
N’oublions pas que toute cette collecte de données serait effectué par des gouvernements et des entreprises qui, historiquement, n’ont jamais su protéger leurs données des hackers malicieux. Les récits de backdoors admis discrètement par les entreprises de télécommunications à certaines agences sont légion dans l’Histoire récente. De même, la sécurité informatique est un mythe. Chaque heure, une nouvelle faille majeure est découverte par un hacker qui se garde bien de révéler sa découverte pour l’exploiter le plus longtemps possible. Dans 10 ans, nous apprendrons comment nous avons été hacké pendant 10 ans sur nos donnés anticovid et nous ne pourrons que nous en indigner. C’est le goût amer de la précocité de nos technologies.
Our work on NSA's presence in these buildings extends the revelations of former AT&T engineer Mark Klein, who blew the whistle on "Room 641A" in San Francisco years ago. At least two major newspapers knew about these facilities and declined to report on them. I'm glad we did. pic.twitter.com/xGuNTnfXwI
— Ryan Tate (@ryantate) June 25, 2018
Tout cela donne surtout envie de mettre son téléphone à la poubelle et retrouver une vie psychologiquement saine. Autant en profiter tant que le port du téléphone et la folie érasmienne qui en découle ne sont pas obligatoires.
Trump se réjouit de voir que son pays compte le plus grand nombre de cas de coronavirus: "C'est un honneur" https://t.co/TMC5PVVKfT pic.twitter.com/EZuSD18Yba
— La Libre (@lalibrebe) May 20, 2020