Les Polonais ont choisi à nouveau son chef d’État sortant, Andrzej Duda ce dimanche, lors du deuxième tour des élections présidentielles 2020. Le candidat du parti au pouvoir a devancé son adversaire, le libéral Rafal Trzaskowski, par une marge de moins du 3% des voix.
Avec plus du 99% des bulletins dépouilles, le Comité électoral polonais à dévoilé les résultats du suffrage quelques heures après la fin des votations. D’après ses chiffres, Andrzej Duda a obtenu le 51,03% des voix, pendant que M Trzaskowski, actuel maire de Varsovie, a été voté par le 48,97% des participants. Une différence minimale, mais déterminante pour l’avenir politique en Pologne dans les prochaines 5 années.
Les élections du dimanche ont aussi battu des records historiques. Près du 68% des électeurs ont participé au suffrage, chiffre jamais vu depuis la séparation du bloc communiste il y a plus de 30 ans mais qui met aussi en évidence l’importance de ce plébiscite pour l’ensemble de la population.
Depuis la prise au pouvoir d’Andrzej Duda, en 2015, le parti Droit et Justice (PiS) est parvenu à mettre en place son projet politique d’extrême droite. Une année après les élections, le gouvernement de la Première ministre Beata Szydlo a dissous le Conseil pour la prévention de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance. Le PiS a également encouragé la création de zones « libres de LGBT » dans plusieurs villes polonaises.
Le PiS a également mis en marche plusieurs réformes controversées. L’une des plus notables a permis au gouvernement de prendre le contrôle des médias publics, décision durement questionnée par les gouvernements européens occidentaux pour ses lueurs anti-démocratiques. Pendant la campagne, plusieurs agences fidèles à l’État ont qualifié Rafal Trzaskowski d’extrémiste anti-polonais, contrôlé par intérêts externes. Il a également été critiquée pour son soutien des droits LGBT pendant qu’il a été à la tête du gouvernement de Varsovie.
Outre les actions de son parti, M Duda s’est prononcé à plusieurs reprises contre ce qu’il appela l’« idéologie LGBT ». Sa plus récente campagne a été marquée par la promotion et l’établissement d’une « charte de la famille », avec laquelle le mandataire promet de « défendre l’institut du mariage ». Pour les groupes LGBT, cette action se traduit par des politiques plus dures contre le mariage homosexuel, d’entre autres obstacles.
« Merci également pour l’incroyable énergie que nous avons tous réussi à libérer ensemble au cours de ces quelques semaines », écrit sur Twitter M. Trzaskowski après les élections.
Tout comme les orientations politiques des candidats, les élections ont confronté deux secteurs diamétralement distincts de Polonais, divisés non seulement par la géographie mais par des facteurs démographiques. Ceux ayant choisi Duda, la plupart âgés de plus de 50 ans, sont sortis des petites villes et villages de moins de 50 000 habitants et occupent la partie Est du pays. D’autre côté, les partisans de Rafal Trzaskowski sont plutôt des citadins qui font partie de la tranche des 18 et 49 ans
La confrontation s’annonçait compliquée pour Duda depuis les résultats du premier tour, célébré il y a deux semaines, où Rafal Trzaskowski s’avait rapproché du mandataire de XX points. Lors de ce scrutin, la participation avait également dépassé le 60%.
Source de l’image : EFE