Cette semaine, le géant chinois de la technologie Tencent a laissé voir ses intentions d’achat du moteur de recherche Sogou, le deuxième le plus important au pays asiatique. L’acquisition serait la suite à une récente vague de rachats de sociétés chinoises cotant en territoire américain influencés par les relations tendues entre les États-Unis et la Chine.
Lundi 27 juillet, la compagnie mère du site, Sohu, a révélé la nouvelle dans un communiqué presse par lequel elle assure avoir reçu une offre de rachat du moteur de recherche signée Tencent. D’après ces informations, le géant chinois serait en mesure d’acquérir l’ensemble des actions de Sogou, y compris les actions de dépôt américaines (ADS) qu’il ne possède pas encore à 9 dollars l’unité.
Le moteur de recherche, concurrent direct de Baidu en Chine, participe au New York Stock Exchange (NYSE) et, au 24 juillet, ses actions étaient valorisées à 5,75 dollars l’unité.
Impactées par l’annonce, le jour où les informations furent publiées, les actions de Sohu ont bondi de 48%, donnant à l’entreprise un poids de près de 3,3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros). Jusqu’à présent, la société propriétaire de Sogou à uniquement déclaré que son directoire n’était toujours pas en mesure de déterminer la réponse qu’ils donneraient à Tencent.
Ce dernier est propriétaire d’une grande quantité de compagnies du digital, parmi lesquelles figurent le service de messagerie WeChat et la société de jeux-vidéo en ligne Riot Games. Cotant à Hong Kong, la valeur de la compagnie chinoise se trouve aux environs des 675 milliards de dollars.
Si la vente prospère, Sogou serait obligée à arrêter ses activités boursières américaines, où elle participe depuis 2017. Ceci pourrait initier un nouveau chapitre dans les tensions économiques et politiques entre les États-Unis et la Chine, déjà fragiles depuis la campagne menée par l’administration Trump contre le géant télécom Huawei.
Il y a quelques mois, l’agence CNBC a reporté le passage d’une nouvelle loi imposant des nouvelles règles aux compagnies étrangères souhaitant coter aux bourses américaines. D’après la réglementation, approuvé par le Sénat des États-Unis en mai 2020, les sociétés non-américaines devront prouver qu’elles « ne sont pas détenues ou contrôlées par un gouvernement étranger » pour pouvoir participer au marché boursier dans ce pays.
Depuis, les actions du géant de l’e-commerce Alibaba ont tombé et plusieurs entreprises d’origine chinoise ont commencé à reconsidérer sa présence dans le marché américain. En juin, le site de marché numérique 58.com a choisi de retirer sa cote au NYSE, après avoir reçu un offre de rachat pour 8,7 milliards de dollars de la part d’un consortium asiatique.
Le même mois, le fabriquant de puces Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), distributeur pour Qualcomm, Broadcom et Texas Instruments, a annoncé sa sortie de la bourse newyorkaise après 15 années de cotation. D’après ses informations, la compagnie choisirait de participer à la bourse de Shangaï (SSE).
Début juillet le groupe média Sina a informé avoir reçu des propositions d’acquisition qui mettraient en doute sa participation future au NASDAQ.
Source de l’image : themalaysianreserve.com