Suite aux élections présidentielles, un blocage des connections Internet en Biélorussie a dépourvu de sources indépendantes d’information à des milliers de manifestants qui occupaient les rues protestant contre la remise au pouvoir d’Alexander Loukachenko.
Surnommé le « dernier dictateur européen », l’homme politique tient un ferme contrôle de l’ensemble des médias et agences d’information biélorusses qui n’essayèrent guère de rapporter les violences policières survenues ces dernières semaines contre les inconformes.
Malgré cela, une source d’information alternative est parvenue à concentrer les efforts de plusieurs dissidents qui reportèrent la situation dans son pays. Il s’agit de Nexta, une agence média qui se dit « pionnière du cyber-journalisme ». Sous la protection d’un réseau social, la chaîne a réussi à contourner un grand nombre de restrictions à la presse mises en place depuis longtemps dans ce pays de 9,5 millions d’habitants.
Munie d’une chaîne dans l’application de messagerie Telegram, Nexta invite ses abonnés à contribuer avec des informations liées aux protestes par moyen de rapports vidéo, filtrage de documents officiels, images et toute autre ressource disponible aux utilisateurs.
L’équipe de rédaction de l’agence, formée par 4 personnes, est chargée de vérifier ces informations et d’élaborer des rapports complets.
De son côté, Nexta diffuse des appels à l’aide, des cartes de localisation des forces de l’ordre, des recommandations aux manifestants ainsi que des guides d’utilisation de proxies et autres alternatives au blocage. Une liste d’avocats, militants pour les droits de l’homme sont également disponibles sur la chaîne.
La plupart des dirigeants de l’opposition à l’exil ou emprisonnés par l’administration Loukachenko, Nexta a également joué un rôle clé dans la coordination des manifestations.
La chaîne a débuté sur Telegram en 2018. Une année après, son audience augmenta lors de la publication d’un documentaire au sujet de Loukachenko qui a attiré près de trois millions de vues sur YouTube. D’après le fondateur de Nexta, le film relève des mesures autoritaires mises en place par l’homme politique qui, « a volé notre pays, nos rêves, notre liberté, notre avenir et 25 ans de vie ».
Source de l’image : twitter.com