À la fin-août, les autorités de plusieurs pays au monde se sont coordonnées pour effectuer des raids à une trentaine de sites de partage torrent repartis en différents continents.
Coup de filet comme jamais vu dans l’histoire du piratage digital, les embuscades ont ciblé les uploaders de contenus protégés par les lois du droit international, notamment ceux qui distribuent des films extraits de DVDs et BluRays.
De nombreuses organisations pirates ont été affectées dont SPARKS, l’un des réseaux de partage les plus répandus et importants en volume de fichiers distribués.
Deux semaines après la secousse, l’écosystème du piratage torrent semble affaibli.
Entre le 25 et 26 août, les agences des forces de l’ordre de trois continents, coordonnées avec des organismes américains, ont mené une opération de grande envergure en une vingtaine de pays, la France incluse. Les raids ont résulté en l’arrestation de deux importants membres des réseaux pirates et la mise hors ligne d’une soixantaine de serveurs où les contenus étaient stockés.
D’après les informations du site TorrentFreak, le coup a provoqué une chute importante de nouveaux téléchargements illégaux dans les principaux sites de partage.
Dans la semaine du 17 au 23 août les releases d’émissions télévisées se comptaient à près de 800 sorties par jour. Quand les rumeurs sur les raids ont commencé à se répandre, les nombres de nouveaux uploads ont chuté à moins de 50.
Outre les programmes de télévision, qui accumulent près du 80% du total des sorties, les catégories « Anime », « Films » et « XXX » ont également connu des baisses importantes. Côté jeux et livres numérisés, aucun release n’a été mis en ligne dans les jours suivant les perquisitions. Le reste des catégories de télécharge ont également été touchées.
D’autres groupes de partage auraient virtuellement disparu des plateformes, comme c’est le cas de l’organisation TRUMP qui ne registra de nouvelles sorties pendant plusieurs jours.
Un effondrement de l’élite du piratage ?
Téléchargés par millions chaque jour, une grande quantité des fichiers piratés proviennent d’une communauté réduite mais étroitement organisée, dénommée The Scene. SPARKS en ferait partie de ce groupe.
Opérant depuis plusieurs locations, les membres de The Scene sont souvent considérés être aux échelons les plus hauts de la « pyramide du piratage ». Pendant des décennies, le groupe élite de pirates a été considéré impénétrable et conféré d’un statut presque mythique.
Désormais, la structure de l’organisation pourrait être en péril.
Suite aux évènements du 25 et 26 août, il fut connu que trois membres clés du réseau de piratage avaient été accusés par le département de la Justice des États-Unis. Deux d’entre eux, George Bridi de 50 ans et Jonatan « Raid » Correa de 36 ans, ont été arrêtés en Chypre et au Kansas, respectivement. Ce dernier a été présenté face aux tribunaux où il a obtenu une caution de 75 000 dollars.
Le troisième accusé, Umar Ahmad (« Artist ») de 39 ans, serait toujours en fuite d’après le gouvernement américain. Tout comme Bridi et « Raid », il est accusé de causer des « dizaines de millions de dollars » de pertes aux studios cinéma.
Le 1er septembre, un rare communiqué du groupe est apparu visant à « éclaircir les faits autour de du coup de ‘l’ère corona’ ».
« The Scene a été durement touchée par diverses agences du monde entier. Plus de 29 sites ont été démantelés dans 14 pays, principalement en Europe. D’après ce qu’on a pu conclure, il est certain que l’opération a gravement affecté la scène ISO. Sans aucun doute, d’autres actions similaires seront menées, dans la mesure où les autorités comptent maintenant avec plus d’informations à exploiter », lit l’écrit.
Le message recommande également de couper toutes flux d’informations sur les sites de piratage et sur les IRC utilisés communément, face à la possibilité d’interventions des forces de l’ordre.
Source de l’image : torrentfreak.com