Mardi 9 mars, la Commission européenne a précisé les objectifs à atteindre dans sa « vision de la décennie numérique » pour le continent à l’horizon 2030. Parmi eux, le bloc précise que les États devront assurer des « infrastructures numériques sûres, performantes et durables » pour tous les foyers européens. Pour cela, les nations membres seraient contraintes de mettre à disposition des connexions gigabit (1 Gb/s) et de déployer un réseau 5G qui couvre l’intégralité de la population du continent.
Quelques jours avant que les différents chefs d’État du bloc se réunissent au Conseil européen, dont la date est fixée au lundi 29 mars prochain, les opérateurs du continent ont précisé quel serait le coût réel de telles ambitions.
Une étude du Boston Consulting Group divulguée récemment par Reuters, révèle que le bloc devra débourser près de 300 millions d’euros pour déployer intégralement le réseau 5G aux quatre coins du continent, d’ici 2025.
D’après le BCG, un tel investissement serait aussi en mesure de créer près de 2,4 millions de nouveaux emplois. Le groupe estime que le développement de ces nouvelles infrastructures de télécommunications pourrait aider aux efforts de relance économique des 27 pays membres. Les rétributions attendues seraient à la hauteur de 113 milliards d’euros.
Des 300 milliards d’euros en investissement, BCG précise que 150 milliards sont nécessaires pour déployer le réseau, pendant que l’autre moitié du financement devrait être accordé à « la mise à niveau de l’infrastructure fixe aux vitesses gigabit ».
Le communiqué de la Commission précise également qu’en 2030, 75% des entreprises devraient faire usage du cloud computing et des technologies d’intelligence artificielle, en plus d’en profiter du Big Data. Le plan décennal exige qu’au moins 9 sur 10 PME européennes numérisent leurs opérations.
Selon les données de l’étude, 83% des PME européennes n’ont pas accès à une connexion gigabit et devraient être accordées 26 milliards d’euros par an pour ce faire. En ce qui concerne les écoles européennes, leur mise à niveau nécessiterait une injection de 14 milliards d’euros annuels.
D’autre part, le déploiement de la technologie encouragerait la réduction d’émissions de carbone, dont « une réduction de 30 % des émissions grâce aux villes intelligentes et une réduction de 30 % des émissions grâce à la transformation numérique dans le secteur des transports ».
Une série de mesures « urgentes » à prendre par les gouvernements et les autorités de régulation dans le secteur des télécoms, sont également détaillées.
Le rapport de BCG, « Connectivity and Beyond : How Telcos Can Accelerate a Digital Future For All », fut commandé par le groupe de lobbying des télécoms ETNO.
En outre, le programme à suivre pour la « décennie numérique de l’Europe » inclut une augmentation dans la production de semi-conducteurs (visant à atteindre le 20 % de la production mondiale) et l’installation de 10 000 nœuds périphériques dans l’UE. La Commission exhorte aussi les pays du bloc à renforcer les efforts pour que le continent dispose de son premier ordinateur quantique. Le bloc espère également que le nombre de licornes européennes puisse doubler d’ici 2030.